Le chantier a démarré au début du mois d'octobre, à quelques mètres du collège de Tipaerui. Tout allait bien jusqu'à ce que l'entreprise Sopadep ne commence les travaux de forage, il y a quinze jours. À partir de là, les nuisances sonores sont devenues insoutenables. Élèves et enseignants n'en peuvent plus. Le sol et le matériel tremblent à longueur de journée et causent de sérieux troubles : malaises, maux de tête, vomissements... Seule solution : faire cours dehors.
"On sentait les secousses jusque dans les classes. Le rétroprojecteur vibrait. Quand les secousses ont lieu, beaucoup m'ont demandé s'ils pouvaient aller aux toilettes, déplore Tuporo Raureva professeure de reo Tahiti. Ce n'est pas la première fois, il y a déjà eu une entreprise de concassage mais cela n'avait pas la même ampleur."
Les décibels dépassent le seuil recommandé
Cette situation concerne plus de 960 élèves. Dans les salles de classe, l'atmosphère est pesante. Une professeure de physique-chimie a même décidé de mesurer l’intensité sonore ; lors d'une séquence elle a enregistré 104 décibels, soit trois fois le seuil recommandé en milieu scolaire.
"Au début ça ne me gênait pas mais c'est devenu fiu. Quand le professeur parle, ça tremble alors il doit s'arrêter, nous on ne suit plus. On aimerait que cela s'arrête. Ma petite soeur a des maux de ventre à cause des tremblements" témoigne Heiarii-Nui Terooatea, élève de troisième.
Trouver un consensus
Alertée par la direction du collège, la police est intervenue et a réussi à obtenir un arrêt des travaux depuis mardi. Ils devraient reprendre lundi, pendant les deux semaines de vacances. Le forage devrait durer un peu plus d’un mois.
De son côté, l'association des parents d'élèves a entamé les démarches et espère rencontrer le patron du groupe Sopadep rapidement. L’APE a déposé un courrier à la mairie et aux responsables des travaux.
"Les familles que je représente veulent un arrêt des travaux et souhaitent qu'ils se fassent pendant les vacances. Ce qui nous perturbe est qu'il n'y aucun panneau d'affichage des travaux ni aucune concertation. À partir du moment du moment où un établissement scolaire est en face d'un gros chantier il doit y avoir une concertation entre les institutions et le collège" regrette Tiare Trompette, présidente de l'APE.
Si les travaux de forage reprennent à la rentrée, un blocage pourrait être entrepris par les parents d'élèves."Il en va du bien-être de nos enfants et du personnel" conclut fermement Tiare.