Connu pour ses exploits de navigateur, Titouan Lamazou est l'auteur de plusieurs carnets de voyages. Le dernier ouvrage s'intitule Escales en Polynésie, édité par la maison Au vent des îles. Sa fille Zoé Lamazou est coauteure du livre. Une dédicace a eu lieu hier à Papeete.
Dans cette oeuvre, l'artiste peintre expose 40 ans d'errance dans les archipels de Polynésie. Il décrit les oiseaux endémiques, les poissons et les arbres. Fasciné par la nature océanienne, c’est "le vivant en général" qui l'inspire.
Mon livre était surtout dirigé par les hommes et les femmes jusqu’ici. Mais aujourd’hui, l’évolution va vers le vivant non humain.
Mémoire collective
Dans ce livre, Titouan dépeind son aversion pour le colonialisme mais cède au mythe de la vahine. Il dessine les chapelles qu'il a observé aux Gambier, évoquant l'impact des missionnaires chrétiens.
Difficile, en effet, d’échapper à la mémoire collective occidentale... Même s' "ils ont fait un peu moins de dégats ici qu’en Amérique, leur présence a été prégnante pendant plusieurs siècles jusque dans les années 70 : toute la civilisation polynésienne avait quasiment disparue."
Peu à peu, les polynésiens se sont réappropriés leur culture. L'ouvrage de Titouan et sa fille répertorie plusieurs portraits de polynésiens. Les auteurs donnent la voix à des figures locales - comme Titaua Peu et Chantal Spitz - mais aussi à des anonymes, estimant que "la parole des polynésiens a été assez longtemps confisquée."