Touristes agressés : deux individus poursuivis pour violences aggravées

Deux des cinq membres du groupe à l'origine de l'agression des deux touristes australiens vendredi sont poursuivis pour violences aggravées.

Après l'agression de deux touristes australiens dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 mars vers deux heures du matin, deux des cinq personnes interpellées ce soir-là sont poursuivies pour violences aggravées.

Il s'agit d'un jeune homme d'une vingtaine d'années et d'un mineur proche de la majorité. Le premier a été présenté au Parquet dimanche et placé en détention en attendant son jugement en comparution immédiate, lundi après-midi. Il est également accusé de tentative de vol et encourt jusqu'à sept ans de prison. Le second a été présenté devant le juge des enfants et placé sous contrôle judiciaire. Il doit être jugé le 29 avril et s'expose aussi à une peine de prison. 

Agressés à cause d'une "bousculade" 

Solène Belaouar, procureure de la République.

Les deux touristes australiens âgés d'une cinquantaine d'années ont été passés à tabac au niveau de la station de taxis du centre Vaima pour une "bousculade mal interprétée" à la sortie d'un restaurant. Le groupe de jeunes les ont ensuite suivis dans la rue Jeanne d'Arc, où ils les ont pris à partie puis violemment agressés. 

Ce sont des faits très graves, des violences gratuites en pleine nuit, sur la voie publique, sur les touristes bien plus âgés que les auteurs, qui ne parlent pas leur langue. On n'est pas dans le scénario comme en hexagone où des jeunes auraient repérés des touristes pour les dépouiller et leur voler de l'argent. Ces personnes se sont croisées dans la rue en sortant de restaurant ou boîte de nuit. Il y a eu un geste mal interprété, une bousculade involontaire, qui a irrité les jeunes, qui ont décidé d'aller agresser les victimes suite à cette bousculade.

Solène Belaouar

- Madame le Procureur de la République

Un mineur de 12 ans dans le groupe

Les victimes ont des casiers judicaires vierges et n'avaient consommé ni alcool ni drogue. 

"Mon analyse, c'est que c'est le résultat d'une forme de désoeuvrement" déplore la Procureure. En effet, un mineur d'à peine 12 ans faisait partie du groupe, même s'il n'a pas participé à l'agression. Le juge des enfants a été alerté. "Un mineur de douze ans n'a rien à faire dans la rue à deux heures du matin ! Au-delà des responsabilités pénales, il y a la question de mise en danger des enfants dans ce type de situation" souligne Solène Belaouar. 

Les Australiens, qui séjournaient pour la première fois à Tahiti comme l'ont relaté nos confrères de Tahiti Infos, ont été sérieusement blessés et transférés à l'hôpital du Taaone en raison de côtes, dents et nez cassés ainsi que des douleurs à la poitrine.