Transition alimentaire : des projets plus vertueux

Kit potager à Moorea.
Comment promouvoir l'auto-consommation en faveur des familles en difficulté économique ? C'est à cette question que tentent de répondre les projets Intègre et Protège, initiés par l'Etat et la Communauté du Pacifique Sud, après la crise sanitaire. Par le biais de kits solidaires et en partenariat avec la DSFE, une vingtaine de familles de Moorea ont pu développer une activité agricole sur leur terrain ou se former à une alimentation plus saine.

Yvan a reçu son kit il y a 3 mois. Une aubaine pour ce Polynésien sans emploi, vivant à Moorea, heureux comme d’autres bénéficiaires de pouvoir aujourd’hui cultiver, récolter et consommer ses propres produits. "Je vis de la nature, de l'agriculture, explique-t-il. Là, ça fait trois mois qu'on récolte pour la maison, pas tous les jours mais ça aide."

"Quand on m'a contactée, ça m'a vite intéressée, raconte Gislaine. Avant qu'on vienne me voir, j'étais déjà dans le fa'a'apu."

Le projet Intègre mis en place par la DSFE, a permis à une trentaine de familles de bénéficier de ces kits, mais aussi d’aller plus loin grâce à une formation. "Un certain nombre de familles a pu profiter de ce module pendant plusieurs mois, à raison d'une journée par mois, détaille Cathy Chambon, responsable de l'action sociale à Moorea-Maiao. Pour apprendre de la gestion de budget, comment faire un fa'a'apu, comment éviter les produits nocifs pour la santé..."

En parallèle, certains ont pu intégrer le projet Protège, initié par la Communauté du Pacifique sud. Une sensibilisation à des pratiques culinaires plus saines, grâce à une entreprise sociale et solidaire de Moorea. Agathe ne regrette pas d’y avoir participé : "On a appris à faire des choses que l'on ne savait pas faire. Mon fils est autiste, il n'aime pas les légumes. Alors, j'ai demandé à Audrey de m'aider au niveau des plats et elle m'a donné des recettes à base que de légumes et ça a marché !

"On a essayé de mêler alimentation, santé, agriculture et budget, résume Audrey Lachau, fondatrice de Food and Cooklab. On a monté un petit programme de 6 mois d'accompagnement, pour permettre aux gens de réfléchir à leur alimentation au quotidien, trouver des leviers pour l'améliorer."

Les expériences de terrain fonctionnent. L’entreprise espère à présent un partenariat avec le Pays, pour pérenniser ces actions d’accompagnement.