Transition énergétique : le pari des entreprises polynésiennes

Les deux plus gros groupes polynésiens ont opté pour le solaire il y a déjà une dizaine d'années.
La Polynésie reste très dépendante des énergies fossiles et les entreprises locales ont un rôle à jouer en décarbonation. Un véritable engagement sur le long terme. Illustration avec les deux plus grosses entreprises polynésiennes qui ont entamé ce virage il y a 10 ans déjà.

Les entreprises polynésiennes restent globalement très carbonées. Elles ont donc un rôle à jouer en décarbonation, comprenez réduire la consommation d’énergies émettrices de gaz à effet de serre, à distinguer du "green washing" qui consiste à donner une image trompeuse de sa responsabilité écologique.

Quelques-unes ont justement fait le pari des énergies renouvelables. C'est le cas des deux plus gros groupes polynésiens, qui ont amorcé le virage du solaire il y a une dizaine d'années.

Exemples

À Faa'a, un hôtel cinq étoiles a recouvert ses grandes toitures de panneaux photovoltaïques l’année dernière. Avec 1 mégawatt, la structure produit l’équivalent de la consommation électrique de 487 foyers polynésiens… Le premier poste concerne la climatisation des espaces. La facture d’électricité de l’hôtel a été divisée par deux. Tous les besoins de l’établissement sont couverts en journée. Le surplus est réinjecté dans le réseau. Des investissements rentabilisés entre 4 et 6 ans.

Au cœur de la zone industrielle de la Punaruu, une des industries consomme en électricité l’équivalent de 1 000 foyers. Premier poste : les compresseurs et les chaudières pour brasser la bière et les sodas. Il y a 10 ans, les panneaux photovoltaïques se sont imposés comme une évidence même s’ils ne baissent la facture que de 15%. Une partie est consommée sur place, le surplus est réinjecté dans le réseau. L’entreprise a fait d’autres paris pour compenser un peu ses chaudières au gazoil.

Ces choix éthiques et économiques sont accompagnés notamment par l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie.

Pour sensibiliser les entreprises face à l'urgence climatique, la FéDOM, fédération des entreprises des Outre-mer, a organisé un séminaire. Il a réuni environ 70 chefs d’entreprise de Polynésie à la CCISM, pour parler de la transition énergétique.

Le Pays concentre tous les défis de la transition écologique et énergétique, qu'il s'agisse de l'insularité́, d'une exposition accrue au changement climatique, d'une économie fortement carbonée et des enjeux de préservation et de valorisation de sa biodiversité.