Des milliers de personnes, certaines armées de haches et de couteaux, s'en sont prises au quartier chinois et au centre des affaires de la ville.
Dans le quartier chinois, un grand entrepôt a été incendié, provoquant une explosion qui a fait fuir des dizaines de personnes paniquées.
Les émeutes avaient débuté mercredi quand des centaines de personnes ont manifesté pour réclamer la démission du Premier ministre Manassah Sogavare avant de se rendre dans le quartier chinois de Honiara.
Ils ont ensuite brûlé un poste de police et pillé des commerces jusqu'à l'intervention de la police avec des gaz lacrymogène.
De nouvelles émeutes ont également secoué la capitale jeudi, conduisant l'Australie à annoncer le déploiement d'une force de maintien de la paix.
"Vingt-trois membres de la police fédérale australienne ont été déployés immédiatement hier, ils sont déjà sur le terrain à Honiara. D'autres seront déployés aujourd'hui, environ 50", a déclaré vendredi la ministre australienne de l'Intérieur Karen Andrews, sur Sky News, évoquant une "situation très volatile".
La Papouasie-Nouvelle-Guinée voisine a annoncé vendredi le déploiement de 34 soldats chargés du maintien de la paix.
Ces émeutes interviennent sur fond de rivalité entre Taïwan et Pékin qui s'inquiète pour ses intérêts dans l'archipel du Pacifique.
Les îles Salomon, qui depuis 1983 entretenaient des liens diplomatiques avec Taïwan, ont choisi en 2019 de rompre avec le territoire pour reconnaître le pouvoir communiste de Pékin en tant que représentant légitime de la Chine.
Le géant asiatique, qui considère Taïwan comme l'une de ses provinces bien qu'il ne contrôle pas l'île de 23 millions d'habitants, en fait un prérequis pour l'établissement de relations diplomatiques avec d'autres pays.
La décision du gouvernement des îles Salomon avait alors provoqué le ressentiment d'une partie de la population qui entretenait des relations étroites avec Taipei.