TVA sociale : l'augmentation d'1,5% à chaque étape crispe les professionnels

Les plus pessimistes estiment qu'au moins une augmentation de 4% sera appliquée au prix de détail.
1,5% d'augmentation sur tous les produits, sauf les PPN, à partir du 1er avril...une TVA sociale pour éponger le déficit de la CPS, dixit le gouvernement. Les transitaires et importateurs l'ont déjà rebaptisée taxe sociale, car elle se rajoute à chaque étape, de la commande à la vente. 4%, c'est l'inflation estimée par certains commerçants.

Elle a déjà été rebaptisée taxe CPS par tous les grossistes et revendeurs de Polynésie. La fameuse TVA sociale, + 1,5% d'augmentation sur le papier, inquiète la plus grosse enseigne de supermarchés du Pays. "Ce qu'on demande aujourd'hui c'est que le gouvernement repousse l'application de cette contribution pour la solidarité, qu'on puisse se retrouver autour d'une table avec les instances professionnelles, le gouvernement, les partenaires sociaux, et peut-être les grandes entreprises du territoire pour pouvoir trouver une contribution plus adaptée compte tenu du nouveau contexte économique mondial", explique Nancy Wane, directrice générale du groupe Wane.

La taxe d'1,5 % va s'appliquer à toutes les étapes jusqu'à la vente finale au consommateur.

Par exemple, la boîte de céréales achetée en rayon à Tahiti sera désormais taxée 5 fois depuis son transport en bateau au départ. Alors les transitaires font leur calcul, rajoutées aux taxes douanières et à la TVA, les hausses s'empilent. "Nous, on l'ajoute. L'importateur ou le grossiste voient un coût supplémentaire qu'ils répercutent sur le détaillant. Ce dernier va le répercuter sur le prix de vente au particulier. Voilà comment on en arrive à cumuler 1,5 % à chaque étape", remarque Thierry Marani, agent commercial d'une société transitaire.

La TVA sociale doit renflouer les caisses de la CPS.

Une taxe qui devrait rapporter 12 milliards cfp au Pays, directement reversés dans les caisses de la CPS pour la sortir du gouffre. Les importateurs demandent qu'elle ne s'applique pas sur les produits alimentaires. "Ce n'est pas une TVA sociale, c'est-à-dire qu'elle n'est pas déductible, donc elle se rajoute à chaque stade de l'importation, notamment alimentaire. Si un article est acheté 1 000 cfp au départ, à la fin le magasin va le revendre au consommateur et au total on aura une hausse au minimum de 4%", précise Karine Liao, directrice d'une société d'importation.

Les PPN se seront pas impactés. Mais tous les autres produits et services, oui.

Une partie du secteur parle d'une hausse prévisible de 6 à 10 % l'inflation. Les consommateurs craignent le pire, surtout ceux dont les revenus sont faibles.

Seuls les PPN seront épargnés. Pour le reste, il y a aura une augmentation très nette des prix à prévoir.