L’organisation est quasi-militaire. La nuit derbnière vers minuit, les hommes travaillent à la préparation du four pour un gigantesque ma'a Tahiti. Une tradition familiale d’environ 50 ans chez les Teriipaea. "C'était une époque où à partir du jeudi, le vendredi on portait le poisson à dos d'homme. On vendait énormément de ma'a Tahiti. Aujourd'hui, on perpétue la tradition", dit un brin nostalgique Steve Lefoc, membre organisateur du ma'a Tahiti.
Les ingrédients sont préparés par les femmes en amont. Plus d’une tonne de viande et des produits de la terre, fournis par les producteurs locaux. "On attend que les fournisseurs nous livrent le fafa, les patates douces, les fei, il faut les découper et les mettre au frais. Comme ça, dès le jeudi soir, on est déjà prêt pour le mettre dans le ahima'a", explique Maimiti Barff, membre de la fédération polynésienne de kayak. "Ca vient un peu de partout, des îles, des Raromatai et un peu de la presqu'île", ajoute Roland Barff, président de la fédération polynésienne de kayak.
L’ouverture du four s'est faite ce dimanche en milieu de matinée. La consigne a été suivie : du faa'apu à l’assiette, 800 plats sont vendus le dernier jour de la foire agricole par les jeunes au profit de la fédération polynésienne de kayak. "On vit dans notre culture et on essaie de relancer la culture. Comme ça nous les jeunes, on apprend à mieux savoir faire le ahima'a...[Dans la fédération de kayak], on a besoin d'aide pour faire nos projets, afin d'attirer un maximum de jeunes dans notre club pour qu'on soit beaucoup et qu'on fasse partager notre passion", précise Hoarai Wong, lui aussi membre de la fédération polynésienne de kayak.
Nul doute qu'avec un succulent ma'a Tahiti préparé dans les règles de l'art, les gourmands et les gourmets en redemandent. Parmi eux, peut-être de futurs pratiquants de kayak. En attendant de ramer, ils préfèrent déguster, et on les comprend.
En tout cas, il faudra attendre l’année prochaine pour apprécier à nouveau le ma'a Tahiti de la foire agricole…