Un nouvel hôtel à Raiatea, ce sera une réalité dans quelques années. Si l'île sacrée et plus particulièrement Uturoa souffrent cruellement de quelque chose, c'est bien de belles structures hôtelières.
Quelques modestes unités sont implantées dans les autres communes, dont une en cours de réalisation dans le sud de l'île, mais Uturoa, avec la fermeture il y a déjà fort longtemps du Hawaiki Nui ne possède plus aucun hôtel digne de ce nom. Ce sera bientôt (en plus du fameux Hawaiki Nui en cours de négociation de reprise) une lacune comblée dans un peu plus de deux ans.
Les travaux devraient débuter en 2024 avec une livraison du chantier prévue fin 2026. Fabrice Convert, le porteur de projet, est né à Tahiti il y a une quarantaine d'années, et sa maman est originaire de Fetuna. Après 20 années passées en Métropole, notamment dans la finance et la gestion de patrimoine, il revient s'installer au fenua. Grâce à son ancien métier, il a su tisser de solides liens avec des promoteurs. Ce n'est pas pour autant que son futur hôtel fera partie d'une grande chaîne, bien au contraire, car il veut rester maître dans son domaine. "On a fait le choix de ne pas se rattacher à une chaîne spécifique de manière à pouvoir piloter comme bon nous semble notre hôtel", précise le promoteur qui souhaite qu’il reste ouvert à tous, surtout la population.
Malgré tout, ce projet ne fait pas l’unanimité parmi la population, il a été mal accueilli sur les réseaux sociaux. Selon son promoteur, de fausses informations ont circulé à son sujet, comme la construction d’une structure en béton, l’absence de végétation, de la pollution, etc. Mais il réfute tout. Pour Fabrice Convert, tout sera fait dans les règles de l'art, notamment et précisément sur le plan environnemental, tant avec la flore qu’avec la faune puisque l'hôtel est situé en bord de mer à Uturaerae, à l'extrémité ouest de la commune, mitoyen à un motel renommé de longue date. Le tout à 5 minutes du centre-ville et encore moins de l'aéroport. "Je veux que cet hôtel soit noyé dans la végétation", dit-il, à l’image des établissements qu’il a pu visiter en Indonésie.
Une centaine d'emplois
Hormis la dalle en béton et la piscine, tout l'habillage sera en bois, importé pour une partie, local pour les principales charpentes. Une partie de la végétation existante sera déplacée au bon endroit, le reste fera l'objet de plantation.
Selon le projet, 55 chambres et 5 villas privées, un restaurant de 200 couverts, 70 emplois à la clef au démarrage (sans parler de la main-d'œuvre locale pour la construction) avec à terme une centaine d'emplois. Dont un tiers pourra être logé sur place, dans des logements de fonction de 30 m² environ. Le plan de formation des jeunes n'a pas été négligé, des contacts pour approvisionner les postes sont déjà à l'étude avec les structures éducatives, et les grands hôtels de la place.
Le parking sera au rez-de-chaussée qui permettra aux visiteurs d'être à l'abri et de ne pas polluer visuellement le site. Ensuite il y aura les 1er et le 2e étages avec toutes les commodités. La piscine fait quasiment le tour de l'hôtel. Le terrain acquis mesure 2 hectares incluant une lagune. Il fait face aux terrains agricoles du domaine Boubée acheté par le Pays (dont 10 lots ont été attribués à des agriculteurs de la commune) qui sera l'objet d'un projet de développement rural bio à même de fournir la cuisine en direct, avec en parallèle une pépinière sur 2 ou 30 ha. Un chemin pédestre sera ouvert aux touristes.
Entre 2,5 et 2,8 milliards cfp
Fabrice Convert assure que cet hôtel va représenter une manne financière bienvenue pour l'économie locale tant en matière d’emploi que de divertissement. Cerise sur le gâteau, une centre de biologie marine est prévu pour les espèces marines (tortues), les coraux, etc. puisque c'est le domaine de l'épouse de Fabrice. Il reste de la place pour les serres de vanille à même de fournir l'hôtel et servir de démonstration pour les résidents de l'hôtel certainement friands de ce genre d'activité.
Le coût de l’ensemble est estimé entre 2,5 et 2,8 milliards cfp.