Une formation aux gestes de premiers secours pour les infirmiers et infirmières des îles

Les infirmiers et infirmières des îles éloignées en pleine formation aux gestes de premiers secours.
Leur présence est indispensable, leurs connaissances vitales. Dans les îles les plus isolées, les infirmiers sont souvent seuls, pour soigner la population et assurer les gestes d’urgence, en attendant une EVASAN. Alors chaque année, ils se forment. Gestes de premiers secours, massage cardiaque, points de suture, rien n'est oublié. Pour que ces soignants puissent assurer leur mission avec le moins de stress possible.

Une attestation et quelques applaudissements des collègues. Aleyde Taumi, infirmière itinérante, termine sa formation aux gestes de premiers secours, avec une dizaine d'autres soignants exerçant dans les îles. "Ça ne fait que nous renforcer dans nos acquis. Et on appréhende beaucoup moins nos soins d'urgence dans les îles" affirme Aleyde Taumi.

Ils viennent de Rapa, Bora Bora, Fatu Hiva ou encore Takapoto. Certains infirmiers y exercent seuls, sans médecin, et parfois sans auxiliaire de soins non plus. Kamehameha Raurea, une patiente de Napuka, confie : "Il y a quand même une grande inquiétude chez les Paumotu. Pourquoi je dis qu'il y a une grande inquiétude, parce que nous n'avons pas tous les moyens. Les infirmiers et les auxiliaires font tout leur possible."

Réunis à Tahiti pendant une semaine, ils revoient les prises en charge vitales : du massage cardiaque aux points de suture. Pierre Delehaye, infirmier à Takapoto, précise que pour ces prises en charge vitales: "il faut que je dresse le bilan entier de la personne et si c'est grave, je me mets en contact avec le SAMU. On fait le complément du bilan ensemble au téléphone et on décide d'une conduite à tenir après. Et si le SAMU doit venir sur l'île ou non."

Sur les îles isolées, les EVASAN [évacuations sanitaires NDLR] peuvent mettre jusqu’à 18 heures à être opérée, parfois dans des conditions extrêmes. Pour ces infirmiers, il est d’autant plus essentiel de garder les bons réflexes, mais aussi de créer une cohésion avec les collègues des autres îles.

Josée Suhas est cadre de santé formateur CESU (Centre d’enseignement des soins d’urgence), elle explique : "ils revoient tout ce qui concerne la cardiologie, à savoir quels sont les problèmes cardiaques qu'ils peuvent rencontrer. Et qu'est-ce qu'ils doivent mettre en place afin d'alerter le SAMU et pas avoir de conséquence, mettre en place une thérapeutique. Parce qu'il y a certaines îles où il n'y a pas de médecins, où les infirmiers sont seuls... Tout à fait ils sont seuls. Donc ils sont très bien formés. Sauf qu'ils ont quand même besoin de venir en formation pour revoir un petit peu leur pratique."

La situation des effectifs médicaux reste critique dans les archipels. Il y a un manque chronique d’infirmiers. Et sept postes de médecins sont actuellement vacants.