Urgences au CHPF : « Tu viens et tu patientes 10h »

Les patients qui passent ici ont parfois une très mauvaise expérience lorsqu’il s’agit de leur passage aux urgences. Un sentiment souvent partagé entre colère et impuissance. « Il a eu un malaise, retrace l’accompagnatrice d’un patient. En arrivant à l’hôpital, on a dû attendre jusqu’à minuit, pourquoi ? Pour sortir avec un doliprane ».  

Une attente interminable que ces usagers n’hésitent pas à pointer du doigt. « Ce sont les urgences, quand tu viens pour une urgence tu es pris en charge directement. Là, ce n’est plus une urgence, se plaint une jeune femme. Tu viens et tu patientes 10 heures ? Avant ce n’était pas comme ça ».    

Alain aussi a parcouru 30 kilomètres pour amener son père aux urgences. Ce dernier est très âgé, faible... Mais Alain ne peut pas compter sur le Smur : « Bientôt, il va partir. L'ambulance ne va pas venir à chaque fois. Il faut appeler les docteurs... »

Un système de « Bed Manager » pour libérer plus de lits 

"On ne met pas les patients qui ne sont pas graves et qui nécessite de voir leur médecin traitant, aux urgences..."

Tony Tekuataoa, chef de service des Urgences

Les équipes médicales sont en souffrance et le flux des patients de nuit est multipliée par 4. Dans le service, la procédure est respectée à la lettre...« Dans les temps de prise en charge il faut tout intégrer, nuance Tony Tekuataoa, chef de service des urgences. Il y a le monde, ensuite il y a la prise en charge médicale et paramédicale, une prise de sang, la durée des résultats. Peut-être aussi des examens complémentaires qui vont demander encore du temps. C’est pas : on claque des doigts et on a l’examen tout de suite ».   

Depuis décembre 2024, le CHPF a mis en place des « BED MANAGER ». Objectif : Libérer plus de lit et permettre aux patients des urgences d’être hospitalisés. En 2024, 48 000 passages aux urgences ont été enregistrés, soit 1/5ème de la population.