Après 39 ans de vie commune, Vero et Tya décident d’officialiser leur union devant le maire. Mais, le jour du mariage, une heure avant la cérémonie, Tya décède.
Le projet ne s’arrête pas pour autant. La famille entame une procédure « exceptionnelle », celle du mariage posthume. Seul le chef de l’Etat peut l'accorder. Ce droit n'est pas exclusivement réservé aux militaires, contrairement aux idées reçues. Une telle procédure est néanmoins conditionnée par l’article 171 du code civil : « le Président de la République peut, pour des motifs graves, autoriser la célébration du mariage si l'un des futurs époux est décédé après l'accomplissement de formalités officielles marquant sans équivoque son consentement. »
S'ensuit alors 14 mois de longues démarches pour Vero et sa fille Naumi. D'abord la constitution d'un dossier d'une cinquantaine de pages, pendant quatre mois. Il faut également adresser une lettre au Président de la République en personne, en passant par le haut-commissariat. Mais c'est seulement grâce à une relation de la famille que l'enveloppe atteint le sommet de l'Etat.
Neuf mois plus tard, le projet se concrétise. Une réponse favorable émane de l'Elysée. Le jour de la Saint-Valentin, date symbolique, Nicole Sanquer, qui a défendu le dossier, prévient la famille que le Président Macron a donné son feu vert. Une joie immense pour cette famille, plus particulièrement la mariée :
« Mes larmes ont coulé. Il ne s'agit pas que d'une signature de document. La cérémonie était vraiment importante pour moi. Notre vœu est accomplit ! » exprime Vero, larmoyante. « Mais il faut être courageux et toquer à toutes les portes » a-t-elle enchérit.
Il s'agit du premier mariage posthume en Polynésie française.