C’est une première étape vers la légalisation du cannabis thérapeutique. Hier, le conseil des ministres a validé une loi du Pays qui autorise en Polynésie : les médicaments à base de cannabis, la culture de chanvre à faible teneur en THC, l’importation et la distribution des produits qui en sont issus. L’idée : ouvrir la porte aux produits à base de CBD, déjà légaux en Europe depuis une trentaine d’années, et au cannabis thérapeutique.
Les discussions autour de cette loi du Pays, qui pour l’heure ne fixe pas les seuils légaux de THC, et de sa mise en application, devraient encore durer plusieurs mois. Qu’en pensent les défenseurs du cannabis thérapeutique ? C’est la question que nous avons posée à Philippe Cathelain, président du syndicat polynésien du chanvre.
Pour lui, ce n’est qu’une première étape. Le parcours juridique est encore long pour réglementer le cannabis médical en Polynésie française. Car cette loi doit être transmise au CESEC pour avis, avant de passer devant la commission de la santé, et par la suite être soumise au vote des représentants de l’Assemblée de la Polynésie française.
Alors avant son entrée en vigueur, Philippe Cathelain souhaite également discuter du seuil légal. Actuellement en France et en Europe, le taux de THC légal est à 0,3%. Le syndicat demande une tolérance à 1%. Il base son argumentaire sur divers rapports scientifiques et sur certains rapports de l’assemblée nationale, qui préconiseraient de relever la tolérance à 1%, mais uniquement sur analyse des fleurs de cannabis qui seraient cultivées et issues d’un catalogue officiel. Le président du syndicat précise qu’il serait scientifiquement prouvé que les principes actifs du chanvre, cultivé sous des latitudes chaudes et humides, ont tendance à exploser. Et c’est pour cela qu’il demande une certaine tolérance, car dans le cas contraire, selon lui, il serait difficile pour la future filière polynésienne de maintenir ce taux de 0,3%.
Toujours selon Philippe Cathelain, cette nouvelle loi du Pays comporte un autre volet important : le cannabis médical. Une expérimentation est menée en France depuis 3 ans, et le syndicat demande à bénéficier de ces médicaments pour les patients Polynésiens. Le parcours est encore long, mais la navette parlementaire est lancée.
Écoutez l’interview complète de Philippe Cathelain, président du syndicat polynésien du chanvre, il répond à notre journaliste Suliane Favennec :