C’est en 2013, sous le gouvernement de Gaston Flosse, que le projet est dévoilé. Il porte alors le nom de Mahana Beach. Un projet grandiose qui consiste à aménager le littoral de Punaauia, entre la pointe Tataa, non loin de l’Intercontinental et la marina Taina, un vaste complexe touristique, pour augmenter l’offre hôtelière sur Tahiti et développer considérablement le secteur touristique, premier vecteur économique au fenua.
Un projet à 500 milliards cfp, avec 15 000 emplois à la clé. Des investisseurs chinois et hawaiiens se positionnent… Et au final, tout tombe à l’eau. Pourquoi ? Les contrats proposés par le Pays, les baux sont trop courts.
En 2015, l’ancien ministre de l’Equipement Albert Solia reprend le flambeau sous le gouvernement d’Edouard Fritch, avec une 2e version du Mahana Beach à 200 milliards cfp cette fois-ci. Deux fois moins cher. Des groupes étrangers font leur propositions, et là encore… sans succès.
En 2018, Teva Rohfritsch, vice-président de l’époque, prend le taureau par les cornes. Tahiti Mahana Beach devient alors le Village tahitien, avec pour cible des investisseurs locaux. Mais le covid va changer les plans et suspendre la procédure.
4 ans plus tard, le ministre René Temeharo se saisit du dossier et reste dans la même optique : favoriser les investisseurs locaux.
10 ans que ce projet touristique vacille de gauche à droite. Selon nos informations, les baux proposés ne correspondent pas aux attentes des investisseurs. Il leur avait été proposé des baux administratifs de 35 ans renouvelables une fois, c’est-à-dire que dans 70 ans, tout revient au Pays. Donc pas possible pour eux de rentabiliser leur projet.
Pour y remédier, la loi de Pays a été modifiée, en 2021-2022 avec le déclassement du domaine public dans le domaine privé. Résultat, le Pays peut désormais proposer des baux privés à long terme. Une proposition plus intéressante pour les investisseurs privés.
Combien le Pays a-t-il dépensé pour les études engagées durant ces 10 dernières années ? Personne n’a pu répondre à notre question.
Reste à connaître également l’avenir des familles qui vivent le long du littoral… Elles sont une quarantaine à attendre un logement social.