Premier enjeu de la visite : les Jeux Olympiques à Teahupoo. Le site sera-t-il prêt à temps ? Plus d’un milliard cfp déjà déboursés par l’Etat pour les aménagements. Le ministre de l’Intérieur se déplace avec la ministre des Sports et le ministre délégué aux Outre-mer pour faire le point.
Autre sujet important : Gérald Darmanin en avait déjà fait sa priorité lors de sa venue en 2018 : la lutte contre le trafic de stupéfiants. 26 kg d’ice saisis en 2022 en Polynésie. L'Office anti-stupéfiants, en place depuis 2021 avec une coopération doit-il être renforcé ? "Aujourd'hui on a affire à une cyber-criminalité, on est dans l'ère de la criminamité du 21e siècle. Les Américains, les Néo-Zélandais, les Australiens sont en capacité de se défendre. Nous, on n'y est pas encore", explique Teina Wallace, délégué syndical FO Police Nationale, qui compte bien le redire à Gérald Darmanin.
Au plan politique, les relations Etat-Pays sont sur la liste des enjeux de cette visite ministérielle. Comment le nouveau gouvernement va-t-il se comporter pendant cette visite d’Etat ? Le mois dernier, le président de la République a rappelé en Nouvelle-Calédonie l’importance de la présence française dans l’espace indo-Pacifique avec la menace chinoise. Il y a 2 ans, Emmanuel Macron s’était rendu aux Marquises, archipel pro-France qui souhaite une évolution statutaire. Gérald Darmanin s’y rendra aussi.
Ecoutez la maire de Hiva Oa :
Un autre enjeu de taille : la défiscalisation nationale, la seule à pouvoir permettre le développement économique et plus particulièrement celui du tourisme. Sera-t-elle enfin pérenne ? "On a un certain nombre de projets qui sortent de terre uniquement parce qu'ils sont soutenus par la défiscalisation, notamment l'hôtellerie de luxe. Sans ces projets-là, c'est très difficile évidemment de jouer la carte tourisme dont on connaît l'importance pour la Polynésie, et pour ça il faudrait avoir un champ de vision parce que ce sont des projets qui peuvent mettre 5 ans à se monter. Donc si on rebat les cartes régulièrement tous les 3 ans, c'est difficile pour les investisseurs de mettre des billes", remarque l'économiste Florent Venayre.
Enfin l’ONU s’invitera forcément dans les discussions pendant cette visite ministérielle, le gouvernement Brotherson a prévu de s’y rendre dans un mois et demi pour parler "décolonisation"…discours difficile à défendre face à la liberté de vote et l’alternance politique qui existent en Polynésie française.