Vivre sur l'eau : les propriétaires de voilier lèvent le voile

La famille Ramseyer a choisi de vivre sur un bateau depuis une vingtaine d'années.
Ils n'ont pas vraiment le vent en poupe. Les voiliers de Polynésie sont souvent accusés d'être trop nombreux ou de polluer les eaux du lagon. 200 à 300 voiliers mouillent ici. Un style de vie que les propriétaires ont choisi mais beaucoup se sentent aujourd'hui stigmatisés. Afin de casser cette image négative, certains d'entre eux ont accepté de témoigner.

Pour Régis et Doris Ramseyer, un couple de navigateurs qui a jeté l'ancre en Polynésie en 2012, leur passion pour la vie en mer est indéniable. "Ça fait une vingtaine d'années maintenant qu'on vit sur un bateau", partage Régis. Pour eux, cette existence représente un choix de vie conscient et une longue aventure.

Pointés du doigt

Eux ne ressentent pas d'animosité à leur égard. Une position loin d'être partargée par de nombreux propriétaires de voiliers qui dénoncent une stigmatisation croissante. " On nous reproche d'être trop nombreux", avance Charlotte Jardin, une propriétaire, "et même de polluer le lagon avec nos rejets organiques...la plupart des bateaux récents sont équipés [de cuve à eaux noires]...sinon on fait nos besoins et vous avez les poissons qui, illico presto, viennent consommer ce que l'on a rejeté dans l'eau !", explique-t-elle.

Charlotte Jardin sur son voilier.

En plus d'être suspectés de polluer le lagon, les navigateurs dénoncent l'augmentation spectaculaire des redevances portuaires depuis le 1er mars. "Nous cherchons à parler au Port autonome pour trouver une solution équitable", déclare Arnaud Jordan, président de l'association des voiliers en Polynésie, "mais nous sommes souvent confrontés à des obstacles juridiques et obligés de faire des procès pour se faire entendre. Je trouve ça très dommage". Cette bataille financière et juridique s'annonce difficile.

Espoir pour l'avenir 

Malgré ces défis, la communauté des navigateurs reste déterminée à défendre ses droits. "Nous espérons obtenir gain de cause", poursuit Arnaud, "et construire une plaisance qui soit agréable pour tous".

En attendant, leur lutte pour une vie en mer, libre et respectueuse de l'environnement, continue.

Le reportage de Charlotte Mestre :