Whale watching : pour ou contre l'observation des baleines l'après-midi ?

L'exemple à ne pas suivre. Ces baigneurs ne respectent aucunement la distance des 30 m entre l'animal et eux. Ni son repos.
L'association pour la protection des mammifères marins Mata Tohora veut faire interdire l'observation des baleines une partie de l’après-midi ou même durant tout un après-midi. Car d’après une étude qu’elle a réalisée, les cétacés n'ont que très peu de temps de repos, moins d’une demi-heure par jour quand ils sont dans les eaux polynésiennes. Les excursionnistes, spécialisés dans l'observation des baleines, ne sont pas d'accord avec cette proposition.

Observer les baleines, oui mais dans quelle limite ? L’association Mata Tohora propose un temps d’arrêt de cette activité dans l’après-midi afin que la Polynésie française soit digne d’être appelée sanctuaire des géants des mers.

Car l’activité humaine autour d’eux s’est décuplée au fil des ans. "A 17h30, il y avait déjà des personnes à l'eau avec les palmes, et des prestations comme le petit déjeuner avec les baleines. Donc tu vas du petit déjeuner avec les baleines jusqu'au sunset avec les baleines. Forcément, il y a très peu de temps de repos pour les baleines, parce que toute la journée c'est un va-et-vient de bateaux, du fait qu'il y en a beaucoup", explique Agnès Benet, présidente de Mata Tohora et docteur en biologie marine spécialiste des mammifères marins.

L'observation des baleines doit se faire dans le respect des règles afin de ne pas nuire aux cétacés.


Les professionnels du secteur non pas du tout le même point de vue sur la question. "A ce jour, à mon sens on n'a pas une surexploitation de cette activité, et une activité néfaste pour les baleines", rétorque Yanis Saint Pe, gérant du centre de plongée "Fluid".

Certains craignent qu’une telle mesure mène à la faillite : il rappelle que les touristes mangent et louent des chambres pour voir les cétacés. Il faut donc trouver l’harmonie entre respect des baleines et activité économique.

Le juste équilibre

"Je suis pour une cohabitation, qu'on arrive à garder nos baleines en Polynésie, qu'elles ne se sentent pas oppressées, mais s'il y a un réglement qui nous autorise à faire du whale watching, il faut qu'il soit le même pour tout le monde, il faut qu'il soit aussi adapté aux moyens de réglementation, et de le faire appliquer ce réglement. Ce qui pose des problèmes : on a les gendarmes, on a la Diren qui a un bateau aujourd'hui, mais comment vous allez contrôler le whale watching à la presqu'île, à Moorea, et sur toute la Polynésie ?", s'interroge Vatea Aline, gérant des centres de plongée "Top Dive".

Le contrôle, c’est la deuxième demande de Mata Tohora : la mise en place d’une brigade nautique, à plein temps, formée, assermentée et neutre. Comme en Nouvelle-Calédonie.