Pour la première fois, un cas autochtone en Polynésie, "preuve que le virus circule"

Pour la première fois, l'origine d'une contamination au coronavirus n'a pu être déterminée par le bureau de veille sanitaire.
Pas de nouveau cas aujourd'hui, mais une petite nouveauté : pour la première fois, la veille sanitaire n'a pu déterminer l'origine d'une contamination au coronavirus. Ce cas est donc considéré comme "autochtone".
Au cours de son point presse quotidien, mercredi 1er avril, le ministre de la santé a rappelé qu'il n'y avait pas de nouveau cas confirmé en Polynésie aujourd'hui. Sur les 20 prélèvements réalisés hier, aucun n'était positif au coronavirus. Des résultats qui ne sont ni "rassurants" ni "inquiétants": "ils sont ce qu'ils sont" a déclaré Jacques Raynal.

Le bilan reste donc à 37 cas confirmés, mais la petite nouveauté réside dans le fait que pour la première fois, un cas "autochtone" a été déterminé, c'est à dire que le bureau de veille sanitaire n'a pu retrouver qui avait contaminé ce malade.
 
  • Un premier cas "autochtone"
"C'est le mystère", et c'est la preuve que le virus circule en Polynésie, a expliqué Jacques Raynal. "On ne sait pas comment (ce malade) a été contaminé", cette personne testée positive au Covid-19 n'ayant aucun lien avec les autres cas confirmés ou cas contacts ou cas suspects, précise le ministre. Ce n'est pas un fait  "grave" en soi, précise Jacques Raynal, "mais ça nous laisse à penser qu'on a la circulation du virus" en Polynésie française, détaille-t-il.

Ce cas autochtone était le 20ème cas confirmé (sur 37).

Le pays souhaite donc élargir le champ des dépistages, ce qui sera fait dès réception des tests attendus (leur date d'arrivée est encore inconnue). "Nous reviendrons vers les cas positifs actuels et nous reprendrons les études autour de ces cas dès que les tests auront été reçus", a expliqué le ministre, pour qui tous les contacts de ces malades devront être retrouvés. 
 
  • Déterminer par zone le nombre de cas probables
Jacques Raynal a annoncé le prochain "élargissement du périmètre de connaissance de ce qui se passe dans le pays". En clair, cela signifie que le pays, qui procède à du dépistage sélectif depuis l'arrivée du virus en Polynésie, et qui n'a donc qu'une vision approximative du nombre de cas, va tenter de déterminer la présence du virus par zone géographique, en se basant sur les remontées des professionnels de santé. 

Les médecins libéraux seront priés de faire remonter de façon "systématique" les cas de fièvre et les symptômes pouvant évoquer le Covid-19 (toux sèche, perte de goût et d'odorat, troubles digestifs...) Toutes ces informations seront collectées par un médecin épidémiologiste au sein du bureau de veille sanitaire. 
 
  • Une sortie du confinement par zone? 
Comme en métropole, c'est la solution envisagée en Polynésie, notamment sur les îles qui ne reçoivent plus de population extérieure venant d'une zone infestée et n'ont plus de liaisons aériennes ni maritimes.

"Il faut en effet y réfléchir", c'est une question légitime pour des îles isolées comme Puka Puka, et Takaroa, pour ne citer que les plus isolées, a estimé le ministre. 
 
  • Transfert en hélicoptère de deux particuliers vers Raiatea
C'est une "affaire délicate mais qui ne contrevient pas à la loi" a estimé le ministre qui a rappelé qu'il existe une disposition particulière sur le plan législatif autorisant les déplacements pour urgence familiale. Jacques Raynal ne voit dans cette affaire "pas de souci particulier sur le plan sanitaire"

"Moi-même je n'étais pas averti, (...) je l'ai appris au moment où l'hélicoptère s'en allait. (...) Je me suis assuré que dès leur arrivée à Uturoa, ces personnes soient encadrées - et elles l'ont été - afin qu'elles ne rencontrent aucune autre personne"" a expliqué le ministre qui n'a pas souhaité donner son avis. "Les autorités font ce qu'elles pensent devoir faire" a-t-il coupé court.
 
Pour la première fois un cas autochtone en Polynésie, preuve que le virus circule