C'est l'hypothèse de la défense : un malaise du pilote ayant entraîné l'accident. Mais les experts légistes ne sont pas formels. Et les témoins cités dans l'après-midi ont fragilisé, malgré eux, cette thèse. S'en sont suivis de vifs échanges entre avocats.
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A la barre, les experts légistes sont formels : après autopsie, Michel Santurenne, le pilote du vol Air Moorea, était conscient, il respirait et son coeur battait au moment de l'impact. Son décès a été causé par la violence de l'impact, "semblable à un choc frontal entre deux véhicules lancés à 120 km/h", tente d'expliquer le Dr Beaumont.
Du strontium, présent dans l'eau de mer, a même été retrouvé dans ses voies respiratoires, "une survie de quelques minutes", selon le Pr Dominique Lecomte, anatomopathologiste à l'institut médico-légal de La Pitié Salpêtrière (Paris).
Constat confirmé par le Dr Beaumont à la barre. Les experts ont noté également l'absence de perte de conscience et de "pathologie patente antérieure au décès".
Pour eux, l'interjection du pilote, 10 secondes avant l'impact, "ah putain" montre un rythme respiratoire normal et le ton "d'une personne consciente et surprise."
Les experts notent toutefois une sténose, un rétrécissement d'un vaisseau proche du coeur.
Un constat crucial car la défense, quant à elle, défend l'hypothèse d'un malaise du pilote, ayant entraîné l'accident. Pour ce faire, elle cite à la barre deux témoins, deux cardiologues. Le premier, le Dr Chouty, a fourni dans un premier temps une attestation lue par le Président, dans laquelle il évoque l'état "critique" du pilote, avec une sténose à 88%.
Problème : il s'est ensuite rétracté et refuse de répondre à la citation de témoin : "je n'ai pas eu connaissance d'éléments médicaux allant dans ce sens." "Donc, ces conclusions sont un faux en écriture, s'insurgent les avocats de la défense."
Lors de la suspension d'audience, le ton monte entre Me François Quinquis, avocat d'Air Moorea, et Me Rosenthal, avocat des parties civiles : "Il y a des mots qu'il faut savoir maîtriser pendant l'audience, s'emporte Me Quinquis."
A la reprise d'audience, deuxième cardiologue cité par la défense : le Dr Fontan, également auteur d'un blog sur l'aéronautique. Il évoque l'hypothèse d'une sténose qui aurait pu entraîner une perte de connaissance, suite à un trouble du rythme cardiaque ou une angine de poitrine. Problème là encore : il a assisté aux débats alors que cela est interdit et surtout, il a eu accès au rapport d'autopsie du pilote.
"Qui vous a fourni un élément du dossier ? Le dossier d'enquête ne se balade pas entre les uns et les autres, demande le président. -C'est monsieur Freddy Chanseau, répond de Dr Fontan." Stupeur dans la salle. Et le procureur de conclure : "Si vous voulez mon sentiment docteur, vous avez été manipulé."
La salle applaudit. Me Quinquis s'emporte : "On s'ingénie à fragiliser les témoignages des docteurs Chouty et Fontan, car ce n'est pas la pensée unique. Dr Fontan témoigne en tant que médecin, de façon théorique et générale. Peut-être qu'on commence à perdre ses nerfs de l'autre côté de la barre."
Le procès reprendra lundi avec l'examen d'éventuelles erreurs de pilotage.
Du strontium, présent dans l'eau de mer, a même été retrouvé dans ses voies respiratoires, "une survie de quelques minutes", selon le Pr Dominique Lecomte, anatomopathologiste à l'institut médico-légal de La Pitié Salpêtrière (Paris).
Constat confirmé par le Dr Beaumont à la barre. Les experts ont noté également l'absence de perte de conscience et de "pathologie patente antérieure au décès".
Pour eux, l'interjection du pilote, 10 secondes avant l'impact, "ah putain" montre un rythme respiratoire normal et le ton "d'une personne consciente et surprise."
Les experts notent toutefois une sténose, un rétrécissement d'un vaisseau proche du coeur.
5e jour de procès : les derniers mots du pilote
Un constat crucial car la défense, quant à elle, défend l'hypothèse d'un malaise du pilote, ayant entraîné l'accident. Pour ce faire, elle cite à la barre deux témoins, deux cardiologues. Le premier, le Dr Chouty, a fourni dans un premier temps une attestation lue par le Président, dans laquelle il évoque l'état "critique" du pilote, avec une sténose à 88%.
Problème : il s'est ensuite rétracté et refuse de répondre à la citation de témoin : "je n'ai pas eu connaissance d'éléments médicaux allant dans ce sens." "Donc, ces conclusions sont un faux en écriture, s'insurgent les avocats de la défense."
Lors de la suspension d'audience, le ton monte entre Me François Quinquis, avocat d'Air Moorea, et Me Rosenthal, avocat des parties civiles : "Il y a des mots qu'il faut savoir maîtriser pendant l'audience, s'emporte Me Quinquis."
A la reprise d'audience, deuxième cardiologue cité par la défense : le Dr Fontan, également auteur d'un blog sur l'aéronautique. Il évoque l'hypothèse d'une sténose qui aurait pu entraîner une perte de connaissance, suite à un trouble du rythme cardiaque ou une angine de poitrine. Problème là encore : il a assisté aux débats alors que cela est interdit et surtout, il a eu accès au rapport d'autopsie du pilote.
"Qui vous a fourni un élément du dossier ? Le dossier d'enquête ne se balade pas entre les uns et les autres, demande le président. -C'est monsieur Freddy Chanseau, répond de Dr Fontan." Stupeur dans la salle. Et le procureur de conclure : "Si vous voulez mon sentiment docteur, vous avez été manipulé."
La salle applaudit. Me Quinquis s'emporte : "On s'ingénie à fragiliser les témoignages des docteurs Chouty et Fontan, car ce n'est pas la pensée unique. Dr Fontan témoigne en tant que médecin, de façon théorique et générale. Peut-être qu'on commence à perdre ses nerfs de l'autre côté de la barre."
Le procès reprendra lundi avec l'examen d'éventuelles erreurs de pilotage.