Les CIMM et l'ITR seront demain au centre des discussions entre le ministre des Outre-mer et les syndicats des fonctionnaires. Des CIMM dépend le retour au fenua des Polynésiens fonctionnaires travaillant en métropole. Du maintien ou pas de l'ITR dépendra le montant des pensions de retraite.
CIMM et ITR. De simples sigles pour certains, mais au centre des préoccupations pour de nombreux fonctionnaires d’Etat en poste en Polynésie.
Des sigles qui pourraient bien être demain au centre des discussions entre les syndicats et le ministre des Outre-mer.
Le dossier des CIMM, tout d’abord, les centres d’intérêts matériels et moraux. Un document qui permet notamment aux Polynésiens fonctionnaires d’Etat d’être prioritaires sur un recrutement au fenua. Du moins c’est ce que prévoit la loi Erom, sur l’égalité réelle en outre-mer, ainsi que la circulaire d’application de mars 2017.
Selon la députée Maina Sage, qui a travaillé longuement sur le sujet, « ils sont nombreux ces fonctionnaires qui attendent de revenir sur le territoire malgré la loi Erom. Et il faudrait accélérer le mouvement pour prendre en compte les demandes. »
Pour Maheanuu Routhier, secrétaire général adjoint de la FGF-FO, « on ne peut se satisfaire des chiffres de mutations aujourd’hui notamment dans des corps de métiers comme la police, les douanes ou encore les finances. Malgré la loi Erom, cela n’est pas satisfaisant »
La Polynésie n'est pas la Calédonie
Autre dossier épineux celui de l’ITR, l’indemnité temporaire de retraite des fonctionnaires. Une indemnité qui est vouée à disparaître en 2028, mais que la députée Nicole Sanquer souhaiterait, en accord avec les syndicats des fonctionnaires, voir geler.
Lorsque l’ITR avait été mise en place, un dispositif de compensation devait l’accompagner, mais il est mort dans l’œuf.
Une mission parlementaire nationale est ainsi prévue pour le mois de juillet, « afin de réaliser enfin une photographie la plus réelle possible de l’impact de l’ITR et de sa suppression au niveau socio-économique des personnels et du Pays, mais aussi psychologique. »
Pour Diana Yieng Kow, secrétaire générale de UNSA enseignants en Polynésie, « les fonctionnaires sont aujourd’hui dans le flou concernant l’ITR ! Les représentants syndicaux avaient décidé de claquer la porte de Bercy, car le dispositif proposé se basait sur des chiffres calédoniens pour présenter des situations polynésiennes, un mépris total des Polynésiens pour la délégation à l’époque ».
Demain le dialogue devrait reprendre un peu plus sereinement avec le ministre.