Reko Tika : "des mesures seront mises en place rapidement", selon Edouard Fritch

Le 1er ministre Jean Castex a envoyé une lettre au président du Pays pour lui annoncer qu' après la réunion de Paris, il "engage son gouvernement pour que les mesures pratiques, qui ont fait l’objet d’un consensus soient mises en place rapidement et concrètement dans les semaines à venir ».

« Nous n’avons pas perdu notre temps », c’est par cette phrase reprise à Joel Allain, le coordonateur de la délégation Reko Tika que le président du Pays a commencé son allocution.
Il était question d'aborder à nouveau le sujet de manière plus concrète en s’appuyant sur un courrier reçu ce week-end, émanant du Premier ministre Jean Castex. Dans la missive, il est stipulé que sur les sujets qui ont fait consensus lors de la table ronde à Paris, des mesures ont été prises. Parmi celles-ci, 4 se détachent, qui "seront mises en place rapidement" selon Édouard Fritch : 

L’ouverture des archives. Un travail de tri a déjà commencé et il sera intensifié. Un Polynésien contribuera à l’avancée de ces travaux selon ce qui a été convenu à la table ronde. Il a aussi été question de la création d’un centre de mémoire pour lequel le Pays va bénéficier du soutient de l’État

Conséquences sur la santé « qui ne peuvent être niées » selon la missive de Jean Castex. Il est prévu l’extension et l’approfondissement de l’étude qui a été confiée en 2019 à l’organisme Sépia santé. Celle-ci porte sur le décès de plus de 30 000 vétérans qui portaient des dosimètres, elle sera donc étendue à l’ensemble du personnel civil (même sans dosimètre) présent sur site. Enfin, l’État soutient la qualification du régime des cancers et l’amélioration du service oncologie (convention santé), il en découlera la création de l’institut du cancer de la Polynésie française.

Indemnisation des victimes. « l’État a crée un droit d’indemnisation aux victimes des essais nucléaires. Il doit donner un droit à tous ceux qui se sentent victimes de présenter un dossier au Civen. » Quant au remboursement des frais engagés par CPS, Jean Castex juge la demande légitime, le principe est donc acquis, il ne reste plus que sa mise en oeuvre.

Impact sur le territoire : Moururoa et Fangataufa demeureront des emprises militaires, la commission Reko Tika a évoqué d’ailleurs le principe de compensation pour perte de jouissance. Plus largement, les processus de dépollution et de déconstruction sont en cours. D’ailleurs, la durée des contrats liés à la remise en état des sites militaires sera prolongée. Et quant aux conséquences économiques, la réunion n’a permis que d’amorcer le sujet. La réflexion sera poursuivie via le ministère des Outre-mer.

Ecoutez le président du Pays, il est au micro d'Inatio Raveino :

Edouard Fritch

Le courrier du premier ministre Jean Castex détaillant les engagements du gouvernement :

Lettre de Jean Castex à Edouard Fritch