Douce reprise de l'économie polynésienne

Malgré des signes encourageants de reprise, les entrepreneurs sont dans l'expectative. La plupart d'entre eux sont dépendants des aides publiques. Le tourisme et les exportations de perles, la vanille et le poisson restent durement touchés. Ce sont les résultats d'une enquête de l'IOEM.
L'institut d'émission d'Outre-mer a lancé une enquête auprés des chefs d'entreprises du fenua pour évaluer l'impact de la crise sanitaire sur leur activité et receuillir leurs perspectives d'avenir. Selon cette enquête, la reprise des vols internationaux, le 15 juillet dernier, a été salutaire pour l'économie polynésienne. Les chefs d'entreprises ont repris, en partie, confiance.

Au 3e trimestre, le climat des affaires progresse de 18,5 points et avoisine les 99 points. On se rapproche des 119 de l'an dernier. La trésorerie des entreprises reste cependant tendue car dépendante des aides publiques. Investir n'est toujours pas pour l'heure, la priorité.
 

Emploi sous perfusion


Le marché de l'emploi a lui aussi, repris des couleurs mais il reste sous perfusion, soutenu par les dispositifs de sauvegarde du Pays. L'emploi salarié est en repli de 7 points par rapport à la même période l'an dernier. C'était moins 16 points à la sortie du confinement. Des chefs d'entreprises n'excluent pas cependant de redimensionner leurs effectifs pour la fin de l'année.

Pour le commerce et l'industrie, les comptes sont plutôt bons au 3e trimestre mais pas pour tout le monde. Les grossistes en alimentation s'en tirent le mieux et du côté de la construction, cela marche plutôt bien grâce à une commande publique dopée. Au 3e trimestre, les dépenses liquidées par la direction de l'équipement ont augmenté de 60%.
 

Tourisme et secteur primaire en souffrance


Stoppé net fin octobre suite au reconfinement en métropole, le tourisme a connu un timide rebond. Pour remonter la pente en pleine saison basse, les professionnels de la première industrie du Pays ont les yeux rivés sur la fin d'année.

Le secteur primaire est lui aussi en souffrance. Pour compenser leurs pertes de revenus, les perliculteurs ont été exonérés de la taxe à l'exportation. Revers de la médaille ou non : au 3e trimestre, la valeur de la perle a chuté de 49%. Le prix moyen au gramme est passé à 370 cfp contre 530 cfp l'an dernier. C'est aussi la dégringolade pour la vanille et le poisson, leurs recettes à l'exportation baissent de 60 et de 47%.
 

Ventes de véhicules en hausse


On note néanmoins une embellie sur le front de la consommation des ménages. Si les crédits à la consommation n'augmentent que de 0,7 %, ceux dédiés à l'habitat gagnent 6 points. Les ventes de véhicules neufs ont fait un bond de 40%.

Pour connaître l'impact de la crise sanitaire sur l'année 2020, il faudra attendre le prochain point de conjoncture économique de l'IEOM. Seront pris en compte les effets du dernier couvre-feu au fenua et du dernier reconfinement en Métropole.