Rétrocession des terrains militaires : qui paiera la facture de la dépollution ?

Le camp de Arue.
Dans la cadre du contrat de redynamisation des sites de la défense, près de 20 ha de terrain vont être rétrocédés à 6 communes de Tahiti. Une aubaine pour les maires, qui voient là l’occasion de récupérer des terres, en général bien situées. Avant leur reconversion, il faudra les dépolluer.
A Arue, ce sont trois hectares que la commune récupère et pour lesquels elle va créer une société d’économie mixte chargée de les gérer.
Les contrats seront signés courant juin chez un notaire.
Il reste encore deux étapes à franchir : à l’Assemblée tout d’abord. Les représentants doivent adopter une délibération qui va transférer certaines compétences aux communes comme l’aménagement et le développement de ces terres. Et à Paris où les ministères concernés (Défense, Outre-Mer et Budget) doivent signer le décret de rétrocession.
Selon le Haut -commissaire Lionel Beffre, la finalisation de cette procédure sera effective en juin pour une signature immédiate.

Des milliards cfp


Par la suite, il faudra dépolluer ces terrains. Des hydrocarbures ont infiltré la terre, mais surtout l’amiante est présente dans toutes les constructions. Et ce désamiantage n’a pas encore été évalué commune par commune.
©Polynésie 1ère
Des études faites il y a trois ans prévoyaient un budget de trois milliards cfp pour la dépollution complète des six terrains. 500 millions seront à la charge du Pays, et 700 millions à la charge de l’Etat. Il est certain que les communes ne pourront seules prendre en charge le reste.

Ainsi à Arue, le maire Philip Schyle a déjà annoncé qu’un budget de 30 millions CFP suffirait à nettoyer les traces d’hydrocarbures infiltrés, mais il n’a aucune idée du coût du désamiantage des bâtiments.
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Le maire d'Arue envisage d’ailleurs d’obtenir des prêts complémentaires au niveau national ou de l’Europe pour pouvoir procéder à l’installation d’une zone économique sur les trois hectares qui lui seront rétrocédés dans quelques mois.

La gestion de cette zone économique sera confiée à une société d’économie mixte, indépendante financièrement de la commune.
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