L’Assemblée doit examiner un texte ajoutant de nouvelles taxes sur les produits sucrés. 3 à 10% d’augmentation afin de dissuader les consommateurs à acheter sucré alors qu’un quart de la population est touchée par le diabète. Alors pourquoi consommons-nous trop de sucre ?
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Le sucre est l'ennemi public numéro 1 en Polynésie française avant même le tabac, l'alcool ou certaines drogues. L'Assemblée de Polynésie doit examiner jeudi 6 ou vendredi 7 décembre un texte ajoutant de nouvelles taxes sur les produits sucrés. 3 à 10% d'augmentation afin de dissuader les consommateurs à acheter sucré alors qu'un quart de la population est touchée par le diabète.
Comment les Polynésiens consomment-ils du sucre ? Notre reporter Miri Tumatariri leur a posés la question :
Comme 25% de la population polynésienne, Franciria Teheiura est diabétique. Faire ses courses a longtemps été un calvaire mais elle a choisi de se prendre en main. "Avant, je pesais 180 kg. Aujourd’hui, 69 kg. Je n’ai plus de mal pour me déplacer. Le docteur a raison : c’est nous qui créons notre maladie. Maintenant, je n’ai plus envie de sucre, même le café, je le bois comme ça.", confie-t-elle.
S'il y a les produits ouvertement sucrés, il existe aussi les sucres cachés qui, aussi surprenant soit-il, sont également présents dans les produits salés comme les chips ou la charcuterie. Ces sucres servent de conservateur. Ainsi, on retrouve l’équivalent de 8 morceaux de sucre dans un soda, 4 morceaux dans un hamburger ou de la pâte à tartiner, ou encore 1 morceau et demi dans des carottes râpées…Finalement, le seul moyen de le traquer, c’est de décrypter les étiquettes. Mais, là encore, il faut redoubler de vigilance car certains emballages sont trompeurs. C'est le cas par exemple de certaines céréales présentées comme saines mais qui sont en réalité plus caloriques et plus sucrées que n’importe quelles céréales pour enfants.
Le sucre fonctionne comme une drogue : plus on en consomme, plus on en a envie. Des études ont été réalisées sur des souris. D’après les conclusions, le sucre serait plus addictif que la cocaïne... Cette étude est à prendre avec des pincettes, selon le diabétologue, Dr Jean-Louis Boissin : « On ne peut pas comparer l’addiction de la drogue avec celle du sucre car jamais personne ne tuera pour un morceau de chocolat. Par contre, comme les cigarettes, on peut faire des kilomètres pour un morceau de chocolat. Le sucre, c’est une question d’éducation, donc dès le départ, il faut réduire ce besoin. Quand on met du soda dans le biberon, ce n’est pas la bonne solution. La meilleure solution, c’est l’eau. Et une boisson sucrée de temps en temps pour se faire plaisir. »
Les recommandations préconisent 90 grammes de sucre par jour maximum. En Polynésie française, on en consomme jusqu’à 180 grammes par jour soit 2 fois plus. A Papeete, une pâtisserie a pris le parti de "désucrer" ses gâteaux. Un principe qui répond à une demande grandissante et qui valorise aussi le produit. "Désucrer une pâtisserie, c’est enlever une partie du sucre dans nos gâteaux, ou la totalité, explique Bastien Capbern, chef pâtissier et gérant. Cela permet de retrouver toutes les saveurs acidulées du fruit, par exemple de la framboise car le sucre, ça camoufle beaucoup de choses". Comme quoi, il est possible de rester gourmand, tout en réduisant sa consommation de sucre.
Comment les Polynésiens consomment-ils du sucre ? Notre reporter Miri Tumatariri leur a posés la question :
Reportage
Comme 25% de la population polynésienne, Franciria Teheiura est diabétique. Faire ses courses a longtemps été un calvaire mais elle a choisi de se prendre en main. "Avant, je pesais 180 kg. Aujourd’hui, 69 kg. Je n’ai plus de mal pour me déplacer. Le docteur a raison : c’est nous qui créons notre maladie. Maintenant, je n’ai plus envie de sucre, même le café, je le bois comme ça.", confie-t-elle.
S'il y a les produits ouvertement sucrés, il existe aussi les sucres cachés qui, aussi surprenant soit-il, sont également présents dans les produits salés comme les chips ou la charcuterie. Ces sucres servent de conservateur. Ainsi, on retrouve l’équivalent de 8 morceaux de sucre dans un soda, 4 morceaux dans un hamburger ou de la pâte à tartiner, ou encore 1 morceau et demi dans des carottes râpées…Finalement, le seul moyen de le traquer, c’est de décrypter les étiquettes. Mais, là encore, il faut redoubler de vigilance car certains emballages sont trompeurs. C'est le cas par exemple de certaines céréales présentées comme saines mais qui sont en réalité plus caloriques et plus sucrées que n’importe quelles céréales pour enfants.
Le sucre : une drogue ?
Le sucre fonctionne comme une drogue : plus on en consomme, plus on en a envie. Des études ont été réalisées sur des souris. D’après les conclusions, le sucre serait plus addictif que la cocaïne... Cette étude est à prendre avec des pincettes, selon le diabétologue, Dr Jean-Louis Boissin : « On ne peut pas comparer l’addiction de la drogue avec celle du sucre car jamais personne ne tuera pour un morceau de chocolat. Par contre, comme les cigarettes, on peut faire des kilomètres pour un morceau de chocolat. Le sucre, c’est une question d’éducation, donc dès le départ, il faut réduire ce besoin. Quand on met du soda dans le biberon, ce n’est pas la bonne solution. La meilleure solution, c’est l’eau. Et une boisson sucrée de temps en temps pour se faire plaisir. »
Les recommandations préconisent 90 grammes de sucre par jour maximum. En Polynésie française, on en consomme jusqu’à 180 grammes par jour soit 2 fois plus. A Papeete, une pâtisserie a pris le parti de "désucrer" ses gâteaux. Un principe qui répond à une demande grandissante et qui valorise aussi le produit. "Désucrer une pâtisserie, c’est enlever une partie du sucre dans nos gâteaux, ou la totalité, explique Bastien Capbern, chef pâtissier et gérant. Cela permet de retrouver toutes les saveurs acidulées du fruit, par exemple de la framboise car le sucre, ça camoufle beaucoup de choses". Comme quoi, il est possible de rester gourmand, tout en réduisant sa consommation de sucre.