Les agents grévistes des écoles de Taiarapu Est veulent travailler plus pour gagner plus

5e semaine de grève, et toujours aucune issue en vue à Taiarapu Est ! Principale revendication des grévistes : travailler plus pour gagner plus…et visiblement, elle ne fait pas écho auprès des dirigeants communaux. 35 000 cfp par mois, c’est le salaire d’un agent de surveillance des élèves.

Lydia Teraitetua, agent de surveillance des élèves, n’aurait jamais pensé travailler pour la mairie et gagner aussi peu. 35 000 cfp par mois. Une situation étonnante mais qui s’explique par le faible nombre d'heures de travail effectuées. En effet, elle travaille 2 heures par jour depuis 27 ans. Pour arrondir les fins de mois, elle proposait, autrefois ses services de couturière. Mais ses revenus restaient très bas. "Je ne trouve pas ça normal du tout...Pourquoi prendre les CAE, pourquoi ne pas nous prendre nous à leur place ?", se demande-t-elle.

 

Même les CAE touchent 2 fois son salaire. Heureusement, Lydia peut compter sur son mari, aujourd’hui à la retraite. A eux deux, ils gagnent 100 000 cfp par mois, même pas le SMIG. "Il y a l'électricité à payer, le téléphone, l'eau, les poubelles, toutes les charges de la commune. Elle toute seule, elle ne peut pas payer tout ça par mois", explique Vehiatua Teraitetua, le mari de Lydia.

Attendre, toujours attendre

 

Depuis la rentrée, elle pointe au piquet de grève comme 31 autres agents communaux. Voilà 4 ans que des discussions ont lieu avec l’équipe municipale. Cette dernière leur demande encore et toujours d’attendre. "Ce qui a un peu interpellé les agents, c'est que les recrutements dans d'autres services, notamment le dernier recrutement d'une collaboratrice de cabinet, a été effectué. Du coup, les agents ne comprennent pas pourquoi pour eux, il faut du temps, il faut budgétiser, il faut voir ce qui est faisable. Et qu'à côté, il y a d'autres recrutements", constate amer Vehiatua Herveguen, représentant du syndicat COSAC.

Même pas survivre

 

30 minutes de travail à 7 heures du matin, puis une heure à la pause déjeuner et enfin 30 minutes à 15 heures. Tels sont les horaires des agents de surveillance des élèves, et cela ne leur convient pas. Désirée a rejoint les grévistes quelques jours. Elle a préféré revenir travailler pour le salaire, mais elle aspire à mieux. "Je vais passer un concours d'AVS, normalement en novembre, pour aller un peu plus haut. Parce que là, tu ne vas pas survivre. Avec 30 000 balles par mois, tu payes déjà ton loyer 18 310 cfp, avec le courant 10 000 cfp, il n'y a plus rien à manger !", lâche Désirée Tanata, agent de surveillance des élèves.

 

L’an passé, Lydia espérait devenir cantinière à la place d’une collègue qui partait à la retraite. "J'ai été faire une formation, et on ne m'a pas pris. Je suis vraiment très déçue". 

Les grévistes proposent l’application d’un texte de loi imposant la mise à disposition d’un agent spécialisé par classe de maternelle. De quoi augmenter sensiblement leurs heures de travail et leur rémunération.

La municipalité, elle, n’a pas souhaité s’exprimer.