"Timides signes d'amélioration" de l'économie polynésienne en 2014 selon l'IEOM

Légère amélioration de l'économie Polynésienne en 2014
L'Institut d'Emission d'Outre Mer note dans son rapport annuel présenté cette semaine à Paris "de timides signes d'amélioration" imputables au redressement des finances du pays et à la relance de la commande publique. Le secteur primaire et le BTP se redressent mais l'économie demeure fragile.
L'économie de la Polynésie a enregistré un sursaut en 2014 par rapport à 2013. Les bonnes performances à l'export de la pêche et de la perliculture ont permis au secteur primaire de se redresser. Le domaine du bâtiment et des travaux publics a de son côté été porté par des commandes publiques soutenues.
indice des prix à la consommation
Le secteur du tourisme a également connu une embellie en raison notamment de l'accroissement du trafic de navires de croisières.
L'IEOM note un affaiblissement de la hausse générale des prix : 0.3% contre 1,1% en 2013. Les tarifs de l'alimentation ont progressé de 1.3% en 2014 mais ceux des services et des produits manufacturés ont régressé respectivement de 0.6% et de 0.9%. La répercussion de la chute du prix du baril de brut a entraîné une baisse des tarifs du transport aérien de 3% alors qu'ils avaient augmenté de près de 9% l'année précédente.

+ 1.8 % d'inscrits au SEFI en un an

Après avoir enregistré une baisse constante de 1.8% par an de 2008 à 2013, l'emploi salarié a modestement progressé de 0.8% pour la première fois en six ans.
Evolution de l'emploi salarié
Les secteurs les plus porteurs concernent la restauration et l'hôtellerie +3.4% et les services marchands + 2.7%. Les experts de l'IEOM demeurent toutefois prudents car cette progression pourrait être conjoncturelle et concerner du travail intérimaire lié à l'épidémie de chikungunya.

Le taux de chômage a  presque doublé en cinq ans pour atteindre 22% de la population active. L'année dernière le nombre de demandeurs d'emploi inscrits au Service de l'Emploi de la Formation et de l'Insertion professionnelle a augmenté de 1.8%.


Forte hausse des exportations de perles

Dans ce contexte tendu et incertain, la consommation des ménages progresse peu. Les ventes de voitures particulières ont toutefois augmenté de 3.9% par rapport à 2013 et les importations de matériels ménagers ont fait un bond de 9.3%.
Forte progression des ventes de perles
Dans le même temps, les exportations progressent globalement de 7.7% portées notamment par un hausse de 13% en valeur et de 6 % en volume des ventes de perles. La perliculture représente 69% des recettes globales du pays à l'export. Ce secteur a rapporté 8.8 milliards CFP au pays en 2014.
Après une mauvaise année 2013, la filière pêche a elle aussi connu une forte progression l'an dernier : + 18% en volume et + 13% en valeur soit 1.2 milliards CFP à l'export.

La vanille se redresse également en 2014, portée par une hausse du cours de la gousse sur les marchés mondiaux. 17.7 tonnes de vanille ont été exportées soit une hausse de 1.3% en volume et de 16% en recettes.
La balance commerciale de la Polynésie en 2014 laisse apparaître un déficit de 146 milliards CFP : 158.6 milliards d'importations contre 12,8 milliards d'exportations, soit un recul de 4 milliards par rapport à 2013.

180 600 touristes en 2014, en hausse de 10%

Le secteur du BTP enregistre un chiffre d'affaire en hausse de 12% en raison d'une forte commande publique concernant notamment les infrastructures routières et la réfection de la piste de l'aéroport de Faa'a.
180 600 touristes en 2014
Néanmoins le secteur du bâtiment continue à perdre des emplois: - 7.3% en un an.
Alors que la Polynésie compte 577 chambres d'hôtels de standing de moins qu'il y a quinze ans, le nombre de touristes accueillis l'année dernière (180 600) est en progression de 10% par rapport à 2013.
Cette embellie est directement liée à l'accroissement du nombre de paquebots : + 43% de croisièristes. Le taux de remplissage des structures hôtelières passe de 60 à 63%.
La clientèle américaine représente plus de 50% de la fréquentation touristique globale.