La plupart des hôtels de Polynésie vont fermer, conséquence directe de la fermeture des frontières aux touristes. L'an dernier, le taux de remplissage moyen des hôtels avait déjà chuté de 25 points à 45%...L'annonce d'un nouveau coup d'arrêt de 2 mois rend encore plus incertain l'avenir du secteur.
Les hôteliers de Polynésie asphyxiés.
Avec la fermeture des frontières, l’arrivée et l’accueil des touristes relève désormais du souvenir.
Rien que cette semaine, trois fleurons de l’hôtellerie ont annoncé fermer temporairement leurs portes. Le Brando à Tetiaroa, le Tahaa Pearl Resorts, et le Kia Ora Moorea.
"Calamité économique"
En tout, ce sont 13 établissements qui se retrouvent dans la même situation.
Jeudi 4 février, lors d’une rencontre entre les professionnels du tourisme et les autorités locales et de l’Etat, Alain Siu, représentant du comité du tourisme de Bora Bora a tiré la sonnette d’alarme : « A Bora, à partir de ce week-end, tous les hôtels ferment, les commerces aussi, on est dans une situation quasiment de calamité économique ».
Autre cri de détresse, celui d’une professionnelle du charter nautique, Ségolène Picard, qui déclare que « si nous avons une visibilité sur les perspectives, nous tiendrons…2 mois ! »
C’est le délai maximum, la date limite pour rebondir une nouvelle fois.
L’an dernier, la fréquentation touristique avait déjà chuté de 60%, tandis que l’offre hôtelière avait baissé de 21%.
Pour preuve, 5 hôtels ont définitivement mis la clé sous la porte en 2020.
12 000 emplois menacés
Avec la récente fermeture des frontières, même provisoire, pour empêcher toute diffusion des variants du virus sur le territoire, ce sont 12 000 emplois directs liés au tourisme qui sont menacés.
Nicole Bouteau, ministre du Tourisme, se veut rassurante : « Aujourd’hui, nous sommes à leur côté car il faut sauver les outils, sauver les emplois et nous avons pris un certain nombre de mesures d’urgence, et nous nous préparons à d’autres mesures ».
Durant la fermeture, les employés toucheront la fameuse indemnité du Diese, soit 90 000 cfp par mois.
Plus que jamais, le secteur touristique dépend de l’Etat et des aides du Pays. Jusqu'à quand ?