Tuhaa Pae : voyage au cœur des Australes

Documentaire "Tuhaa Pae, de chair et d’acier" de Nicolas Pruvot
Nicolas Pruvot a embarqué à Tahiti sur le Tuhaa Pae IV, en direction des Australes. Les cinq îles de l’archipel le plus méridional de la Polynésie française sont desservies par cette goélette qui transporte du fret et une trentaine de passagers à chaque voyage.

Avec ce documentaire, Tuhaa Pae, de chair et d’acier, de Nicolas Pruvot, on embarque pour un voyage au sud de la Polynésie française.

Les cinq îles des Australes sont desservies par cette goélette : « Ce 52 minutes fait partie d’une collection de cinq films sur les goélettes dans les îles. On m’a confié la réalisation de celui sur les Australes. En rentrant chez moi à Moorea, je passe toujours devant ce bateau le Tuhaa Pae IV et il m’avait toujours intrigué. » Nicolas Pruvot a embarqué à Tahiti, profitant du temps de navigation pour aller à la rencontre de l’équipage.

Documentaire "Tuhaa Pae, de chair et d’acier" de Nicolas Pruvot

Ken Tetaronia, originaire des Australes, est le capitaine : « Mon rêve était de devenir professeur des écoles mais à force de prendre le bateau pour aller à l’école… jusqu’à la fac ! » Il tombe en amour du bateau et de la mer. « À mon service militaire, j’ai connu le métier de marin et j’ai voulu continuer. »

Edwin Vivish est le second ; Marere Opuu, l’aide carlier, qui aime bien installer ses lignes pour pêcher ; il y a aussi Tama, le lieutenant, Firmin, le second cuisinier qui travaille sur le bateau depuis 40 ans et Matua, le cuisinier, pour qui « c’est une grande fierté de servir les Australes ».

Lui-même est originaire de l’archipel avec une mère de Rimatara et un père de Raivavae. Tous les membres de l’équipage ont un lien avec l’archipel. Et ils sont aussi, pour la plupart, les actionnaires de leur bateau.

Dans le documentaire, on suit donc la vie à bord avec la navigation entre les îles, les repas, la pêche, mais aussi l’arrivée sur les îles et le déchargement des marchandises qui est toujours un grand moment.

Rimatara est la première à être accostée. Il n’y a pas de quai pour accueillir le bateau et c’est la houle qui détermine le mouillage.

C’est ensuite l’opération commerciale qui commence avec les centaines de tonnes de marchandise qui sont déchargées : « Il faut être vigilant du début à la fin. »

Le grutier, Hauata Rony, qui manœuvre son engin pour attraper les conteneurs et les poser sur une barge est le seul marin qui ne fait pas de quart. « Jamais ! Tout le déchargement dépend de lui », précise le capitaine.

Hauata Rony raconte son métier : « Le truc est qu’il ne faut pas avoir peur. A cause de la houle quand tu mets le poids lourd dehors ça change. Tu crois que ça va chavirer mais non. J’aime mon travail. »

Une nuit de navigation plus tard, c’est Rurutu qui apparait à l’horizon. « C’est le rendez-vous des habitants de toute l’île qui vivent au rythme du Tuhaa Pae. Pour le bateau, tout le monde vient : les conteneurs affluent toute la journée et la population achète le nécessaire et le superflu. » Puis ce sera Tubuai et enfin Raivavae.

Chaque escale est l’occasion d’une promenade dans les îles pour le réalisateur, qui est revenu à chaque fois, prendre le temps de rencontrer les habitants et de trouver la bonne personne pour parler de l’île.

L’agriculture, la pêche, le tourisme, les problèmes d’approvisionnement, la protection de l’île et notamment du ‘ura à Rimatara, le retour des jeunes qui y trouvent une vie plus douce qu’à Papeete…

Un voyage aux Australes qui donne tout simplement envie d’y aller !