Un tiers des pesticides utilisés en Polynésie sont interdits en Europe

La réglementation sur les pesticides est de compétence territoriale. 450 molécules sont autorisées mais certaines d'entre elles sont interdites en Europe depuis de nombreuses années. C’est le cas du Malathion.
Y a-t-il un lien entre l’utilisation de certains pesticides et la découverte de cas de microcéphalie au Brésil en pleine épidémie de zika ? Aucun lien n’a été établi de façon certaine pour le moment mais c’est l'occasion de se pencher sur la législation polynésienne en matière de pesticides.

C’est une réglementation de compétence territoriale qui ne suit pas forcément les préceptes européens. La liste des molécules autorisées est régie par une loi de pays de 2011. C’est une commission composée de professionnels sous l’égide du service phytosanitaire qui décide des produits interdits ou non.

Sur les 450 molécules autorisées, un tiers sont interdites en Europe et en métropole. Le service de protection des végétaux se justifie en évoquant une agriculture en milieu tropical qui nécessite notamment des pesticides plus performants qu’en milieu tempéré.

Les explications de Rudolph Putoa,  chef du département de la protection des végétaux :
Le Malathion, un insecticide interdit en Europe depuis 2008 est par exemple toujours en vente en Polynésie. Gilles Yau,  directeur d'un magasin spécialisé n’est pas particulièrement choqué. Il s’explique :
Depuis la loi de pays de 2011, 70 molécules ont été retirées de la liste autorisée et 20 ont été ajoutées. Le Paraquat interdit en 2008, n’a été retiré de la vente qu’en mai 2015 en Polynésie. Le produit était très efficace pour protéger le taro mais il était utilisé dans de nombreux cas de suicides en milieu insulaire. C’est la raison principale de son éviction.