Un thonier à quai à Hakahau dans "l'indifférence totale"

Un thonier est à quai depuis quelques jours à Hakahau dans l'archipel des Marquises, là même où plus de 600 personnes avaient manifesté contre le projet de pêche hauturière initié par la CODIM. 
La situation est étrange aux Marquises depuis quelques jours. Le thonier Vini Vini II est à quai au port de Hakahau et ce, dans l’indifférence totale des habitants de l’île et de l’archipel des Marquises. C’est ce que déplore la « station côtière de Ua Pou » sur sa page Facebook.

Dans sa publication, l’organisation non lucrative fervente opposante au projet de « pêche industrielle » constate le manque de réaction général. « Le 7 octobre 2017, une partie de la population manifestait contre la venue des thoniers....... Aujourd'hui 5 décembre 2017...... le Vinivini II, est à quai à Hakahau.... depuis hier soir... dans l'indifférence générale..... Pour un peu on viendrait couronner l'équipage ». 



"Nous pouvons pêcher 90 000 tonnes par an"


Il y a un peu plus d’un mois le sujet avait fait polémique. Le collectif « Te Papua no te Tai Moana O Hiva » avait en effet organisé une marche blanche en opposition au projet de pêche intitulé « Toa Hiva » initié par la CODIM, la Communauté des Communes des îles Marquises. Ils avaient réuni 600 individus.

Les porteurs du projet, Eugène Degage et Tutu Tetuanui, ont fini par prendre la parole le mois dernier. Ils ont tenu à « rétablir la vérité » en précisant que le projet de pêche en cours n’était « pas un projet de pêche industrielle ». Au même moment de son côté, la société « Big Eye Tatumu », spécialisée dans la pêche du thon obèse (très rare et très prisé par les Japonais) a voulu, elle aussi, calmer les esprits : " Notre projet consiste à pêcher 3 000 tonnes de thons Big Eye et de Yellow Fin, alors que 66 thoniers à Papeete pêchent 6 000 tonnes, et que les études de l’IRD et de l’IFREMER ont confirmé que nous pouvons pêcher 90 000 tonnes par an.

Ce ne sont pas nos 9 000 ou 12 000 ou 20 000 tonnes de nos futures captures qui vont menacer notre ressource halieutique dans notre ZEE. La pression de pêche est inférieure au seuil de conservation de la ressource"
affirmaient-t-ils.

Les initiateurs, les communes associées des Marquises ou encore le Pays, n’ont pas manifesté leur désir de suspendre ou d’arrêter le projet. La population quant à elle, affichait encore son opposition à la mi-novembre ; le grouoe marquisien Takanini s’est par exemple positionné publiquement contre le projet dans une de ses chansons.