Travorium, un nouveau système pyramidal du voyage ?

Vous êtes nombreux à vouloir voyager à moindre coût, et travailler à votre rythme. Sur ce crédo, surfent plusieurs plateformes de voyages qualifiées de binaires ou pyramidales par certains. Basées aux Usa, elles ont un succès grandissant au fenua. Question : quel est leur cadre juridique ?

Voyager, flâner et gérer son temps de travail à sa guise, c’est le rêve de beaucoup de Polynésiens. De plus en plus de plateformes de vente de voyages dites binaires ou pyramidales posent leurs valises au fenua et recrutent des adhérents.

Maruia a rejoint la plateforme américaine le mois dernier pour avoir un complément de revenus. "Les voyages avant tout et aussi parce qu'il y a une rémunération qui suit derrière, et je pense que par les temps qui courent, c'est ce dont on a besoin...Pour tout ce qui est rémunération, ça viendra avec le temps", explique-t-elle.

 

 

Willow, une autre adhérente, précise la différence entre le système pyramidal et le système binaire dont relèverait le Travorium. "La différence, c'est que pour le pyramidal, une seule personne touche 100 %, puis le reste 70% etc. Dans le concept de Travorium, nous travaillons avec le système binaire : tous ceux d'en bas peuvent dépasser ceux d'en haut".

Dans cette transaction, une personne qui rejoint Travorium doit investir 18 000 cfp dès son adhésion et s’engage à recruter 3 personnes. Ces 3 individus reproduiront le même schéma et ainsi de suite.

Depuis 2013, la loi punit le système de vente pyramidale qui héberge les sommes d’argent à l’étranger car il ne respecte pas les codes du commerce de la Polynésie.

 

Pour Luc Faatau, représentant à l’Assemblée de la Polynésie française, « le projet de loi est très clair : il interdit les ventes pyramidales, tout ce qui est prestation à effet boule de neige. Tout ça est cadré, c'est contraire à la loi...Tout le monde le sait que dans ce système pyramidal, il y en a qui s'en sortent très bien, mais la plupart s'en sortent avec pas grand-chose, ne retrouvent pas le placement fait au départ »

Selon nos informations, plus de 200 personnes ont déjà rejoint la plateforme. Si les recruteurs ne se déclarent pas comme patentés au registre du commerce, ils s’exposent à une amende de 35 millions cfp et à 2 ans d’emprisonnement.