Une seule jambe mais tellement de détermination

Rencontre avec Jena, unijambiste et randonneuse. 
Jena est originaire de Moorea. Elle a 33 ans, est passionnée par le ‘ori tahiti, le volley-ball, le vélo et la randonnée. Sportive, souriante, humble, Jena est aussi et surtout une battante. Elle a du s’adapter, il y a 17 ans, à une nouvelle vie, avec une jambe en moins.
 


"J'ai eu une fracture du fémur en jouant au volley-ball", nous confie-t-elle. Fracture, mais surtout amputation. Jena perd sa jambe droite, amputée sous la hanche. Mais pas question de renoncer à ses passions, ni même de se priver d’en découvrir d’autres ! Elle apprend à connaître son nouveau corps et repousse sans cesse les limites, "pour montrer que si on veut, on peut".
 
La danse tahitienne, qu’elle pratique depuis une dizaine d'années, n’a aucun secret pour elle et depuis un an, c’est la randonnée qui la motive.

"Ma première randonnée, c’était pour aller à la cascade près de chez mes parents. C’était très facile et surtout après ça, j’ai eu envie de découvrir d'autres sentiers !". Avec un groupe d’amis, ils se lancent à l’assaut des sommets de Moorea. Jena se hisse essentiellement à la force des bras et met un point d’honneur à ne pas se faire aider.
 
Ce qui force bien sûr l’admiration, d’autant que Jena n’a pas de prothèse mais seulement une béquille qui l’aide à se tenir debout. "La randonnée du mou’a puta (la montagne percée) a été la plus difficile ; il y a beaucoup d’obstacles à franchir et 18 cordes pour arriver en haut ! Mais la vue imprenable à l’arrivée vaut toutes les peines".

Son prochain défi ? "Gravir le mont Tohiea, la plus haute montagne de Moorea puis le mont Orohena, point culminant de Tahiti". L’impossible pour Jena ? Un concept abstrait : "il faut d'abord essayer avant de le dire".