PORTRAIT. Philippe, retraité de 73 ans, a fait le choix de l’hospitalisation à domicile

Aîné : le choix du maintien à domicile ©Mickaël Bastide et Olivier Duflo - Guadeloupe La 1ère
Dans moins de 10 ans, un tiers de la population guadeloupéenne aura plus de 60 ans, une large proportion sera en perte d’autonomie et ils seront nombreux à vouloir rester chez eux. Voilà des défis de taille à relever, pour les acteurs de santé, de l’accompagnement social et les politiques. L’hospitalisation à domicile est l’une des solutions, déjà mise en œuvre au bénéfice de nombreux patients, localement. Pour en comprendre les contours, nous sommes allés à la rencontre de Philippe, un septuagénaire à la retraite, résidant à Baie-Mahault.

L'accompagnement des aînés est un enjeu majeur, en Guadeloupe. Cette thématique a été abordée par le Groupement d'intérêt public Réseaux et actions de santé publique en Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy (GIP RASPEG), lors de la 3ème édition des Journées de la coordination de santé, qui se déroulaient cette semaine, du 13 au 15 mai 2024. Ce séminaire s’est traduit par des moments d'échanges entre les soignants, les aidants et les patients, autour de la prise en charge et l'hospitalisation à domicile. Il a aussi été l’occasion de faire le point sur les dispositifs existants et, pour un meilleur accompagnement des patients, la mise en place d'un guichet unique a été évoquée.

L'hospitalisation à domicile, c’est le choix de nombreux patients.

Rester chez soi, coûte que coûte

Plutôt que d’intégrer une structure où un encadrement spécifique est prévu, de nombreux aînés préfèrent rester à leur domicile, malgré ses soucis de santé et la solitude qui peut parfois peser.

Philippe Philadelphe a fait ce choix ; il réside dans sa maison, à Baie-Mahault. Il tient à vivre seul et refuse d’aller ailleurs, pas même chez un parent.
Ce retraité de 73 ans a perdu en autonomie, après un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu en novembre 2023. Depuis, il se bat pour sa santé, mais aussi pour rester dans son cadre de vie habituel et bénéficier du confort de son propre foyer.

Pour lui permettre de rémunérer une auxiliaire de vie sociale, le Conseil départemental lui verse une Allocation personnalisée d’autonomie (APA), dont le montant est calculé au prorata de sa retraite. Ainsi, en plus d’une infirmière qui passe chaque jour, il bénéficie donc des services d’une professionnelle, qui l’aide dans l’accomplissement des gestes de la vie quotidienne.

Elle fait le repassage, le petit-déjeuner, le ménage... et, surtout, ce qui est très important : cette présence qui arrive, comme ça, le matin, chez vous, ça n’a pas de prix !

Philippe Philadelphe, retraité

Les politiques publiques et le monde médical doivent tenir compte de l’évolution annoncée de la société guadeloupéenne : selon l’INSEE, en 2030, un tiers de la population locale sera âgé de plus de 60 ans et un sénior sur cinq, soit 28.000 personnes, sera en perte d’autonomie.

REPORTAGE/
Rédacteur : Mickaël Bastide
Reporter d’images : Olivier Duflo
Monteur : Thierry Gayadine-Harricham
Mixeur : Justin Mirval