Yamide Dagnet a grandi entre Pointe-à-Pitre, Sainte-Anne et Petit-Bourg. Originaire de l’île papillon, elle vit actuellement à Washington DC. Après un parcours professionnel auprès du gouvernement britannique ou encore de l’Union européenne, la Guadeloupéenne participe aujourd’hui à sa 16e conférence sur le climat. Occupant le poste de senior vice-présidente internationale de la puissante ONG environnementale américaine NRDC, elle coordonne l’action d’une centaine de collaborateurs qui travaillent à la préservation de la biodiversité à travers le monde.
Un accord global sur le climat est encore très incertain pour cette édition présidée par un pays producteur de pétrole et les obstacles s’accumulent contre les défenseurs de la nature, mais Yamide Dagnet continue le combat. "Il le faut ! De toute façon, j’ai cette résilience de mes ancêtres", affirme la Guadeloupéenne avant d’ajouter : "Quand je vois aussi tous les acteurs ici qui se battent (…) on ne peut pas rester et attendre, ça fait partie de nous-même, on va se battre".
"On a besoin d‘Ultramarins pour participer à transformer le monde"
Tandis que la COP29 a pour objectif de "parvenir à un accord sur de nouvelles ressources financières pour soutenir l'action mondiale pour le climat", explique le Parlement européen dans un communiqué, le retour de Donald Trump à la Maison blanche inquiète Yamide Dagnet.
"Après les élections aux États-Unis, il faut le reconnaitre, la communauté est un peu fatiguée. Il y a beaucoup de burn-out", confie-t-elle. Mais bien qu’employée par une ONG américaine, ce constat ne déstabilise pas la professionnelle qui souhaite plus que jamais œuvrer pour la protection de l’environnement.
Si peu d’Ultramarins ont représenté la délégation française lors des précédentes COP, Yamide Dagnet évoque son souhait de voir la tendance s’inverser. "Je pense que c’est une opportunité manquée et on a besoin d'Ultramarins pour participer à transformer le monde ! Je pense qu’il faut en faire une force". Yamide Dagnet estime que si la France intégrait la diversité de ses talents, elle pourrait servir de trait d’union avec les îles en première ligne face au changement climatique.