Première visite à Wallis et Futuna de la ministre des Outre-Mer

George Pau Langevin boit son premier Kava à Wallis et Futuna
La ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin, a entamé sa première visite à Wallis et Futuna par la traditionnelle cérémonie du Kava, à l'invitation de la grande chefferie coutumière, devant le Palais royal de Mata Utu.  La ministre doit passer 48 heures dans les deux îles.        
Première visite et premiers pas à Wallis et Futuna de la ministre des Outre mer, George-Pau Langevin qui doit passer 48 heures dans les deux îles.
La ministre a entamé son séjour par la traditionnelle cérémonie du Kava, à l'invitation de la Grande Chefferie coutumière de Wallis, devant le Palais royal de Mata Utu.

Pour l'occasion, George Pau-Langevin a revêtu l'habit coutumier, aidée par la déléguée aux droits des femmes, Pipiena Keletaona. La ministre a bu également sa première coupe de Kava, la dernière de la cérémonie selon l'ordre protocolaire qui donne cette place d'honneur au plus haut représentant de l'Etat présent. "J'ai été très honorée. C'était une cérémonie empreinte de gravité et de solennité", a-t-elle dit.

En l'absence de roi à Wallis depuis la déposition de l'ancien souverain l'an dernier et du retrait du premier ministre coutumier, le Kivalu, cette année, la cérémonie était présidée par la plus haute autorité coutumière actuelle, le Mahé Fotuaika, ministre coutumier de l'environnement et des affaires maritimes. 
Il est revenu à un autre ministre coutumier, l'Ului'Monua, en charge de l'agriculture, d'interpeller la ministre.


Les dotations à Wallis en baisse


Dans son discours, Pasilite Hensen a déploré la baisse de budget de la circonscription de Wallis, une diminution qui entraîne des difficultés, selon lui, pour le centre de secours et le versement des salaires des aides maternelles. L'Ului'Monua a ensuite mis en avant: "l'unique dossier que la chefferie souhaite soumettre" à la ministre, les crédits liés aux contrats de village "une enveloppe qui ne cesse de diminuer" a-t-il ajouté. Pasilite Hensen a demandé à la représentante du gouvernement "d'inscrire les contrats de village dans le prochain contrat de développement" de Wallis et Futuna.

George Pau-Langevin a répondu sur ce point que la baisse des dotations concerne toutes les collectivités territoriales françaises mais elle a entrouvert la porte en affirmant son "attachement à ce que Wallis se sente prise en considération... à égalité avec les autres collectivités françaises". Elle a admis n'avoir pas "pour l'instant, trouvé de solution totalement satisfaisante" mais a promis de "se remettre à la tâche pour trouver les sommes qui manquent à Wallis". Le ministre coutumier a réagi avec "un sentiment mitigé" a-t-il dit.

"Sujet chaud"


La ministre a ensuite eu des entretiens avec les élus. Premier reçu, le président de l'Assemblée territoriale, Mikaele Kulimoetoke, a affirmé à l'issue de la rencontre n'avoir pu "éviter de parler de la mesure bas salaire, le sujet d'actualité assez chaud, mais sans envenimer la situation" a-t-il dit avant d'ajouter:  "la ministre a porté beaucoup d'attention (à ce sujet) car c'est un problème de blocage". Le président de l'Assemblée a assuré avoir évoqué de nombreux sujets parmi lesquels, les jeux d'argent sur mer et sur terre, les hôpitaux de Wallis et de Futuna et les problèmes économiques.

Le sénateur du territoire, Robert Laufoaulu, a axé son entretien sur la formation des jeunes et leur accès à l'emploi ainsi que sur l'apurement de la dette de l'agence de santé. Le sénateur souhaite un budget annuel  d'une trentaine de millions d'euros pour l'agence, indispensable selon lui afin de ne pas creuser à nouveau la dette de l'établissement. Le député Napole Polutele a mis l'accent sur les deux dernières années du contrat de développement du territoire. "Je demande au gouvernement de faire un effort supplémentaire pour 2016 et 2017" afin a-t-il dit "de permettre aux Futuniens d'avoir l'eau potable comme tout le monde".

Cette première journée s'est conclue par des rencontres avec les syndicats sans que ceux-ci n'obtiennent des assurances sur leur principale revendication, l'augmentation des bas salaires de la fonction publique.