L’usine du groupe Auplata de Saint-Elie sur le site Dieu Merci doit cesser ses activités. 90 personnes travaillent pour la société AMG (Auplata Mining Group) en Guyane. L’usine a été fermée du jour au lendemain par décision judiciaire. Les salariés avouent être sous le choc.
Nous arrivons par hélicoptère sur le site de Dieu Merci. Moins de 30 minutes de vol depuis l’île de Cayenne. Par la route puis en pirogue, sur le lac du barrage hydroélectrique de Petit Saut, c’est trois heures de voyage.
Une trentaine d’employés attendent l’arrivée de Guillaume Leclerc,le directeur régional d’Auplata. Tous encore sous le choc de cette décision du tribunal qui leur ordonne de cesser leurs activités.
Ils disent ne pas comprendre cette décision judiciaire.
Thierry Roger ne cache pas sa colère. C’est le plus ancien salarié sur le site de Dieu Merci. Seize ans qu’il travaille dans les mines de Guyane.
"On nous annonce que du jour au lendemain on va quitter la mine. On va arrêter l’usine. Cela me fait vraiment mal au cœur. Ils ont pensé à nous les personnes qui ont décidé de fermer la mine ? On a des enfants, on a des projets. On fait quoi maintenant ?"
Henoch Dameus a 42 ans. Il est dans le groupe depuis 4 ans, depuis la construction donc de l’usine sur le site de Dieu Merci.
Son parcours : un BEP électronique puis un bac pro climatisation. Quand l’opportunité de travailler pour un grand groupe minier en Guyane s’est présenté, Henoch n’a pas hésité. Il est aujourd’hui le chef d’équipe de l’usine.
Le tribunal a jugé que le groupe minier n’avait pas respecté le délai de 3 ans pour faire fonctionner l’usine. Henoch Dameus estime que les reproches formulés par le juge ne sont pas fondés.
"Pour nous, c’est un choc et on ne comprend pas ! On nous attaque sur le fait qu’on n’aurait pas respecté les délais de mise en service. Pour nous, c’est incompréhensible ! On est dans les temps !"
Amandine Bruno est une jeune femme de 26 ans. Elle sort de l’université de Guyane avec une Licence en biologie, biochimie et biotechnologie. Elle travaille pour Auplata depuis 2 ans. "C’est une opportunité pour ma carrière" répète Amandine Bruno.
La jeune femme ne comprend pas pourquoi la mine doit cesser ses activités. Elle évoque les conséquences pour les jeunes formés en Guyane dans les métiers de la mine.
"Aujourd’hui, il y a des formations mises en place à l’Université de Guyane pour les métiers de la mine. Il y a des jeunes qui ont l'espoir de trouver un poste dans ce milieu-là. Tous ces espoirs sont anéantis !
Le groupe AMG étudie aujourd’hui toutes les possibilités juridiques et administratives qui lui permettraient de reprendre une activité. Le groupe a fait appel de la décision du tribunal administratif de Guyane du 30 septembre dernier.
L’arrêt de l’usine de Dieu Merci à St Elie se fera d’ici quelques semaines malgré les recours explique Guillaume Leclerc, le directeur en Guyane de Auplata Mining Group
"La question c’est qu’est-ce qu’on fait de cet outil industriel en Guyane ? On a plus de 8000 heures de formation auprès des équipes guyanaise pour en arriver là. Pour arriver à la maitrise de cet usine"
Le site devrait être mis à l’arrêt d’ici un mois ou deux étant donné les spécificités techniques pour arrêter toute l’usine.