Partagés certainement entre lassitude, dépit ou encore résignation, les Guyanais ne se sont pas mobilisés en masse ce mardi 6 juin contre la réforme des retraites. Pourtant l’intersyndicale avait fixé trois points de rendez-vous pour les manifestants : Cayenne, Kourou et Saint-Laurent. Le mot d’ordre était de porter un brassard noir comme signe distinctif mais peu sont ceux à avoir fait le déplacement.
A peine quelques dizaines de personnes à chaque endroit, principalement des fonctionnaires de l’éducation nationale.
A Saint-Laurent du Maroni, une vingtaine de grévistes se sont rassemblés de 9h à 11h devant la sous-préfecture pour exprimer leur opposition à la réforme des retraites et aux méthodes gouvernementales qu'ils jugent antidémocratiques.
Les syndicats SNES-FSU et Sud étaient représentés parmi les manifestants, malgré un faible nombre de sympathisants.
Arborant des pancartes, ces derniers ont campé devant le portail pour montrer leur opposition au projet de réforme. La manifestation a également été l'occasion d'un échange entre collègues sur le climat actuel dans la capitale de l'Ouest Guyanais, qualifié de "délétère" par Manuel Roussin, porte parole du syndicat SNES-FSU.
Nous avions besoin de nous retrouver entre collègues de différents établissements pour partager nos informations et nos vécus sur la situation, du point de vue de la sécurité et des divers événements récents
Manuel Roussin, porte parole du syndicat SNES-FSU
Des manifestants toujours aussi déterminés donc cinq mois après le début de la contestation et qui ne désespèrent pas de voir la réforme des retraites enterrée et ce même si la loi a été promulguée.
Ce dimanche 4 juin, deux premiers décrets d'application de la réforme sont d’ailleurs parus au Journal officiel, dont celui repoussant à 64 ans l'âge minimum pour partir à la retraite.
Malgré cela, les tentatives pour stopper le processus se poursuivent. Ce jeudi en effet, l'Assemblée nationale va examiner le texte du groupe LIOT qui vise à abroger le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Cette 14ème journée de mobilisation avait donc notamment pour objectif de faire pression sur les députés afin qu’ils votent en ce sens.
Ce qu’il faut retenir c’est que l’on a en face de nous un gouvernement borné, c’est une dictature déguisée. Aujourd’hui, 71% des Français souhaitent l’abrogation de la loi, souhaitent que la démocratie s’exprime, et c’est en sens que nous appelons à la mobilisation
Suley Jaïr, représentante du SNUIPP FSU