La barrière de la langue n’est plus acceptable en 2024 pour qui possède un téléphone et une connexion internet. Depuis fin juin, on peut désormais traduire instantanément du tahitien vers n’importe quelle langue de la plateforme Google traduction et vice versa.
"Je ne sais pas encore si je vais l'utiliser avec locaux mais c'est surtout la diffusion de la culture tahitienne d'un point de vue mondial", estime Marine, fraîchement arrivée sur le territoire. "Ça peut aider les touristes à s'orienter sur les sites qu'ils visitent", confie Hinano. Kahina, à ses côtés, remarque que les traductions ne sont pas toujours justes et l'utilise finalement assez peu.
Outil utilisé par les académiciens
Grâce à l’intelligence artificielle et un modèle de langage de pointe PALm 2, Google Traduction a diversifié sa plateforme avec 110 nouvelles langues. La sélection s’est faite sur le nombre de locuteurs et la quantité de données emmagasinés sur le web pour justement aider l’IA à affiner ses traductions. Un nouvel outil utilisé par les académiciens pour compléter certaines recherches.
"J'ai constaté qu'il y avait pas mal d'erreurs de traduction. Il y a des mots qui ne correspondent pas et par ailleurs il manque les accents. Pour un apprenant, c'est difficile de lire s'il n'y a pas ces accents-là"
Emmanuel Nauta - académicien
"C'est un plus que les autres sachent parler notre langue comme ça quand ils viennent ici ils savent déjà parler", estime de son côté François Pihaatae, président de l’Eglise Protestante.
Le tahitien, le tongien et le fidjien rejoignent d’autres langues du Pacifique comme l'hawaiien, le maori et le samoan déjà opérationnels sur la célèbre plateforme de traduction. D’autres îles de la région espèrent ainsi voir leur dialecte sauvé de l’extinction grâce à cet outil. Le géant américain a annoncé travailler sur l'intégration de 1000 autres langues grâce bien sûr aux évolutions futures de l'IA.