Il a fait le choix de n'ouvrir que 40 chambres sur les 180 que compte son établissement. Kevin Brodien, le directeur du Sheraton de Deva, à Bourail, reconnaît sans sourciller les difficultés que traverse l'hôtel. Il faut dire que les images contrastent avec celles des années précédentes : la piscine et sa terrasse, d'ordinaire très prisées, semblent par exemple désertes ou presque désertes.
"La situation reste très timide par rapport au taux de remplissage que nous devrions avoir avec les vacances scolaires, malgré des promotions faites pour attirer la clientèle locale et malgré le retour de la sécurité entre Nouméa et Deva. Nous restons tout de même optimistes sur un retour pour la fin d'année", souligne Kevin Brodien.
Des promotions spécifiques
La majorité des 90 employés de l'établissement se trouve en chômage partiel et le service de restauration s'avère encore restreint. Conséquence : les bungalows sont tous fermés. Pour remplir les chambres des studios, équipées de cuisines, l’établissement cible tout particulièrement les familles et sa clientèle passionnée de golf.
"Au vu du taux de remplissage très faible pendant la semaine, nous avons fait des promotions sur le terrain de golf du dimanche au jeudi pour attirer les passionnés, ce qui a beaucoup marché", explique Kevin Brodien. Le green n'est pas bondé pour autant.
"Peu de monde semble avoir eu le courage ou l'idée de monter. Il y a plus de cerfs que de joueurs sur le terrain de golf", plaisante une cliente, venue s'exercer au swing avec son mari.
Des difficultés généralisées
A quelques kilomètres de là, le camping de Poé prend lui aussi des allures de terrain desaffecté. Principale raison de l'absence de touristes selon les professionnels : des Calédoniens hésitants à l'idée de prendre la route, de peur d'éventuels blocages ou violences.
A Boulouparis, la direction des réputées paillotes de la Ouenghi a rapidement compris que la saison se montrerait délicate. De manière inédite, le complexe hôtelier a décidé de maintenir fermées les portes de ses 15 bungalows pendant les vacances. Les clients peuvent uniquement profiter de la piscine et du restaurant, avec une carte réduite.
"Avec le couvre-feu, si on ouvrait, on aurait peut-être quelques personnes mais cela ne suffirait pas à compenser les frais de personnel. Autant rester fermé, on attendra des jours meilleurs", confie Dino Sacilotto, le fondateur des paillottes, à qui plusieurs clients ont confié "avoir peur de caillassages notamment" sur la route.
L'établissement historique résiste encore grâce aux tablées de militaires et aux tournois de golf occasionnel. Difficile toutefois d'envisager le maintien d'une formule réduite sur le long terme. La période des grandes vacances n'a peut-être jamais été aussi porteuse d'espoirs, de la part des professionnels en Brousse.