Les réseaux de transport mobilisés contre le harcèlement sexiste

Pour de nombreuses femmes, le harcèlement dans les bus est une réalité. 87% de la gent féminine en ont déjà été victimes. Face à ce constat, le Syndicat mixte de transport de La Réunion (SMTR) lance une campagne de lutte contre le harcèlement sexiste dans les transports publics.
 
Le harcèlement sexuel est un délit qu’il ne faut pas banaliser, minimiser ou tolérer. À La Réunion, 60% des usagers des services de transports sont des femmes et selon une enquête FNAUT 2016, 87% d’entre elles ont déjà été victimes de harcèlement dans les transports publics. Certaines ont même subi des atteintes sexuelles pour lesquelles des signalements ont été faits. Mais les chiffres dissimulent certainement un nombre de comportements sexistes bien plus élevé encore dans la réalité. 
 

Stop au harcèlement sexiste 

Devant ce constat alarmant, tous les réseaux de bus réunionnais se mobilisent contre le harcèlement sexiste. Une déclinaison locale du Plan national sur la sécurité des femmes dans les transports lancé en 2015. Objectifs : sensibiliser le public, le responsabiliser, conseiller les victimes et témoins sur les réactions à avoir, informer sur les recours mais aussi interpeller les consciences. 
De fait, le Syndicat mixte de transport de La Réunion (SMTR) lance une campagne de communication visible sur les différents réseaux de l’île. Des affiches empruntant les codes visuels du street-art seront placardées dans les bus et sur le mobilier urbain, des dépliants distribués dans les gares. Et afin de toucher le plus grand nombre de personnes, 80 spots seront diffusés sur des radios locales et sur internet. Un travail mené en étroite collaboration avec la Déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes. Différentes associations telles que l’Association féminine de l’Est contre tristesse, le réseau Violences intra-familiales, l’Association pour le Respect de la Dignité de la Femme et l’Association Femmes des hauts, femmes d’outre-mer ont également été associées.
 

Des outils pour lutter contre les agressions 

Par ailleurs, pour prévenir et combattre le harcèlement et les agressions, des moyens humains et techniques sont  répartis sur les différents réseaux de transports réunionnais. 160 agents de contrôles et de médiations ainsi que 270 caméras sont déployés. 

Il existe aussi des outils de signalement, comme les numéros d’alerte 3919 ou le 17, à destination des victimes et des témoins qui on un rôle à jouer. Car l'outrage sexiste est un délit puni par une amende pouvant aller de 750 à 1500 euros. Quant à l'agresssion sexuelle, elle est passible de 5 ans de prison et 75000€ d’amende. 


Le reportage de Sufati Toumbou-Dany et Willy Thévenin.
©Réunion La 1ère