Assises : un infanticide, un pyromane et un tueur à l’huile bouillante

La prochaine session d’assises se tient du 2 au 13 septembre 2013. Les jurés auront la délicate mission de juger des violeurs, un incendiaire, un concubin violent et un infanticide qui aurait eu lieu en 2007 à Saint-Pierre.
Un père de famille nombreuse, âgé de 30 ans, mis en examen pour meurtre en 2009 sera jugé les 11 et 12 septembre prochain pour avoir tué son enfant en 2007. Le « meurtrier » présumé aurait secoué son bébé, si violemment, que son nourrisson serait décédé des suites des traumatismes infligés. L’expert qui a examiné la petite victime est formel. Il présente les toutes caractéristiques du bébé secoué.
Cette conclusion tardive est tombée en 2009. « Dans un premier temps, le juge d’instruction du sud avait mis en examen, la mère et le père », explique Frédéric Hoarau, l’avocat de l’accusé, « j’ai d’ailleurs obtenu l’arrêt des poursuites contre l’épouse devant la chambre de l’instruction en soulignant qu’il ne pouvait pas y avoir deux mises en examen pour ce fait. Je compte plaidais la relaxe. Ils ont eu un autre garçon depuis cette triste affaire et les époux ont quatre enfants. Ils n’ont jamais eu le moindre problème alors qu’ils sont sous haute surveillance depuis cinq ans ».
Des arguments pour la défense, mais l’accusation pourra s’appuyer sur les résultats de l’autopsie qui aurait révélé d’anciennes lésions laissant penser à des sévices antérieurs.
 
18 ans de réclusion
 
Le 2 octobre 2012, après 1h30 de délibération Yoland Satin, 49 ans, avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour tentative d’assassinat. En novembre 2009, il avait aspergé d’essence la voiture d’un couple de retraités avant d’y mettre le feu. Circonstance aggravante et traumatisante, ses voisins venaient de s’installer dans leur véhicule et ont échappé au bucher de justesse. Il reprochait à ses victimes d’être responsables de sa rupture conjugale.
Lors de la première audience devant la cour d’assises, les personnes âgées avaient confié leur angoisse : « Il voulait nous faire griller. C’était un véritable guet-apens, il nous fait peur », en regardant Yoland Satin.
Marie Briot, avocate de Yoland Satin, a récusé la préméditation en soulignant que son client a été aveuglé par sa rupture sentimentale : « il était ivre de colère. Il avait perdu tout sens de la mesure et n’a écouté que sa rancœur. Il a voulu exprimer son mal-être ».
Les arguments devraient être sensiblement les mêmes, reste à savoir maintenant dans quel état d’esprit l’accusé se présentera devant ses juges.
 
Tuée à l’huile bouillante
 
Dominique Sandalom est morte des suites de ses blessures sans comprendre pourquoi  son mari venait de lui jeter une casserole d’huile bouillante sur le visage. La cour d’assises de La Réunion va tentée de répondre à cette interrogation en jugeant Jean-Yves Sandalom, 53 ans.
Le 22 mai 2011 dans l’après-midi, l’homme s’est saisi d’une casserole d’huile bouillante et a versé le contenu sur le visage de son épouse endormie.
Interpellé dans sa case, l’auteur présumé de ce geste fou présente un taux d’alcool de 3 grammes par litre de sang.
Devant la gravité des blessures, les médecins délivrent dans un premier temps une interruption temporaire de travail de 45 jours. Malheureusement, Dominique Sandalom décède des suites de ses blessures moins d’une semaine plus tard.
Son mari sera jugé pour violence volontaire ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.