Des dizaines de kilomètres de sentiers à sécuriser

Sur les hauteurs de Saint-Denis, les agents de l'ONF sécurisent les derniers kilomètres du parcours
À plus d’une semaine du départ du Grand Raid, les agents de l’ONF épaulés par des contrats aidés financés par le Département s’affairent à sécuriser les dizaines de kilomètres de sentiers qu’emprunteront les raiders des 3 courses.
Sur les flancs de la Montagne, entre le Colorado et le stade de la Redoute, une équipe de 4 hommes redessinent la sente. Sous un soleil de plomb et dans une végétation sèche, des dalots (ndlr : des rigoles) sont creusés dans le sol à l’aide de piques et de pelles afin de faciliter l’écoulement des eaux de pluie. Ils concourent ainsi à éviter les ravinements qui fragilisent les parcours.
Plus loin, des fascines en bois de
goyavier ou des murets en pierres sèches retiennent les sols pour éviter qu’ils ne s’érodent trop rapidement. Car avec le passage répété des randonneurs et des raideurs tout au long de l’année, les sentiers historiques disparaissent au profit de raccourcis ravageurs pour l’environnement : des espèces fragiles peuvent être piétinées et les couloirs verticaux ainsi créés accélèrent l’érosion. Les sentiers se transforment alors en ravine.
 
Ailleurs, les ouvriers fauchent les herbes et élaguent les arbustes, un entretien qui se poursuit tout au long de l’année.
 Mais il arrive parfois qu’ils doivent travailler en urgence, pour permettre le bon déroulement des courses.
 Ainsi sur le sentier qui relie les gîtes de Belouve à Hell-Bourg, un mur s’est effondré en août dernier.  Il a fallu le reconstruire et sécuriser le passage par la pose d’une main-courante sur 20 mètres. Le chantier a été livré, il y a quelques jours à peine, le 1er octobre dernier.
 
Pour le Trail de Bourbon, le sentier qui relie le gîte de la caverne Dufour à Bélouve est réputé pour être très difficile en raison de l’humidité et de la boue tenace. Sur les 3 kilomètres ardus, 1 km a été rénové en attendant le reste du parcours. Il faut dire que le travail y est particulièrement compliqué. Les hommes doivent être déposés en hélicoptère car il faut près de 3 heures de marche pour atteindre le chantier. Ce dernier consiste au drainage de l’eau, au creusement de 60 dalots, à la construction de 500 marches et à la pose d’échelles métalliques. Chaque jour, les ouvriers mettaient 2 heures de randonnée pour récupérer leur véhicule en contrebas.
 
À la Plaine des Cafres, au lieu dit Chalet des Pâtres, un saut de clôture a été évité à la demande d’un éleveur. Une déviation a été créée. Sur le Coteau Kerveguen, dans la descente vers Cilaos depuis la Plaine de Cafres, le sentier avait été fermé suite à un éboulement il y a un an et demi. Il a été rouvert avec l’amélioration des marches et la sécurisation de 9 échelles métalliques.
Enfin, dans la descente entre Aurère et Deux Bras, sous le Bord Bazar, une sécurisation d’un passage très dangereux a été effectuée. Des marches ont été directement taillées dans la pierre à l’aide d’un marteau-piqueur et d’une disqueuse thermique.
 
Pour tous ces travaux et pour l’entretien régulier des sentiers, le Département finance ces chantiers de l’ONF à hauteur de 3,2 millions d’euros