François Hollande a confirmé que cet ingénieur de 63 ans s'était évadé samedi. Les versions sur les conditions de son évasion, en revanche, divergent.
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Il avait été enlevé dans le nord du Nigeria, le 19 décembre 2012. Francis Collomp est désormais libre, comme l'a annoncé François Hollande, dimanche 17 novembre. L'ingénieur français était détenu par les islamistes nigérians d'Ansaru, qui avaient revendiqué son enlèvement. Il est parvenu à s'évader samedi. Francetv info revient sur les conditions de son évasion.
Qui est Francis Collomp ?
Francis Collomb est un ingénieur français d'origine réunionnaise, qui travaillait pour le groupe Vergnet, spécialisé dans les énergies renouvelables, quand il a été enlevé, le 19 décembre 2012 par une trentaine d'hommes armés dans l'Etat de Katsina, dans le nord du Nigeria. Deux gardes du corps et un voisin avaient été tués.
Le groupe islamiste nigérian Ansaru, probablement lié à la secte Boko Haram, avait revendiqué l'enlèvement, invoquant notamment le rôle de la France au Mali. Il avait diffusé, au mois de septembre, une vidéo de cet ingénieur âgé de 63 ans. "On le voit deux fois mettre sa main sur sa poitrine. Est-ce à cause de ses problèmes cardiaques ?", s'était interrogée Gilda Marbois, sa belle-sœur. Francis Collomp a en effet été opéré du cœur et doit prendre quotidiennement des médicaments, selon son entourage. "Je n'ai même pas reconnu mon mari, (...) il est fatigué, amaigri, mais il est en vie, ça m'a fait du bien", avait réagi sa femme, Anne-Marie Collomp, elle-même réunionnaise.
Comment s'est effectuée sa libération ?
Contrairement à la libération de quatre Français, retenus par Aqmi pendant trois ans, la libération de Francis Collomp n'est ni due à une médiation, ni à une remise de rançon. Le Français a profité d'un opération de l'armée nigériane contre le groupe islamiste Boko Haram, pour s'évader, selon une source proche du dossier citée par l'AFP. Précisément, Francis Collomp s'est enfui pendant un échange de tirs entre l'armée nigériane et des membres du groupe Boko Haram, la porte de sa cellule n'étant pas fermée.
Selon la version de la police nigériane, Francis Collomp a échappé samedi "pendant la prière" à ses ravisseurs qui "n'avaient pas verrouillé la porte de sa cellule".
"Il a couru et s'est réfugié dans un poste de police", rapporte une source proche du dossier. La police de la ville de Zaria, où il était détenu par les islamistes, "m'a contacté et j'ai demandé à ce qu'il soit emmené à Kaduna", à 80 km de là, explique un commissaire de police. "J'ai ensuite appelé l'ambassade de France, dont des responsables sont venus pour l'emmener à Abuja", ajoute-t-il. Selon un responsable du Quai d'Orsay, il doit quitter le Nigeria dimanche soir pour Paris.
"Je suis restée bouche bée, je ne réalise pas encore, c'est la joie", s'est réjouie Anne-Marie Collomp, qui était à la plage lorsque le Quai d'Orsay lui a appris la nouvelle. "Je ne m'y attendais pas du tout, d'autant qu'Ansaru n'a jamais remis en liberté un otage", a quant à lui réagi le frère de Francis Collomp, Denis.
Que dit l'Elysée ?
En voyage en Israël, François Hollande a confirmé que Francis Collomp "s'était libéré" de l'emprise de ses ravisseurs. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius "nous a quittés pour quelques heures pour rejoindre le Nigeria", a-t-il ajouté, sans plus de précisions, aux côtés du président israélien Shimon Peres.
Dans un communiqué de l'Elysée publié un peu plus tôt, le chef de l'Etat avait salué "avec joie la libération de notre compatriote Francis Collomp". Il y exprimait "toute sa gratitude aux autorités du Nigeria, avec lesquelles la France a mené une étroite coopération, pour l’action décisive qui a été la leur."
François Hollande s'est ensuite entretenu avec l'ancien otage par téléphone, depuis l'avion présidentiel qui l'amenait à Tel Aviv. Francis Collomp lui est apparu "fatigué" mais a eu une "conversation sereine et assez longue" avec le chef de l'Etat.
"Cette nouvelle tant attendue ne nous fait pas oublier que sept de nos compatriotes sont encore retenus en otage en Syrie, au Mali et au Nigeria. La France continuera inlassablement à travailler pour leur liberté", poursuit le communiqué de l'Elysée.