COI : le 30ème anniversaire de l’Accord de Victoria célébré aux Seychelles

De dr à g., les ministres Jean Paul Adam, El-Anrif Said Hassane, l'Ambassadrice Claudine Ledoux, les ministres Ulrich Andriantiana, Arvin Boolell, le Secrétaire général Jean Claude de l'Estrac.
Le 30ème anniversaire de l’Accord général de Victoria, qui a institué la Commission de l’océan Indien, a été célébré avec faste et solennité aux Seychelles les 9 et 10 janvier.
Voici le communiqué de la COI publié à cet occasion:

Le 10 janvier, les célébrations avaient démarré de manière spectaculaire au Stade populaire en présence des officiels, du public et de nombreux écoliers. Six parachutistes des Forces armées françaises FAZSOI ont atterri sur le stade au vert profond, portant un drapeau d’un des Etats et celui de la COI avant de les remettre aux chefs de délégation et au Secrétaire général.
Après un lever de drapeaux et le dévoilement de la plaque commémorative à la National House, le président des Seychelles, James Michel, a ouvert la cérémonie officielle du 30ème anniversaire de la signature de l’Accord de Victoria.
Les discours du président Michel, des ministres et celui du Secrétaire général, ont permis de mesurer la dimension émotionnelle qui habite la COI. La présence de deux des signataires de l’Accord, le Dr Ferrari, ancien Ministre du Plan et des Affaires étrangères seychellois et de Anil Gayan, ancien ministre mauricien des Affaires étrangères, a été unanimement saluée. 
Comment en effet ne pas avoir un pincement au cœur lorsque cette grande aventure qui a démarré aux Seychelles de façon informelle à la fin des années 70, voit aujourd’hui se concrétiser un rêve : la reconnaissance, selon les termes du Secrétaire général, particulièrement ému à cette occasion, de la « civilisation indianocéanique, espace insulaire et marin, partageant une histoire et surtout une destinée commune ».
Jean Claude de l’Estrac a émis le vœu, à cette occasion, d’utiliser « Communauté de l’océan Indien »  plutôt que « Commission… »
L’ambassadrice Claudine Ledoux, qui représentait le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a perçu la porté symbolique et sentimentale des événements mais aussi l’immense potentiel de l’Indianocéanie en termes d’intégration régionale. Elle a reconnu « l’efficacité, le dynamisme et la volonté indéfectible du Secrétariat général dans cette mission de coopération et de rapprochement des peuples. »
 
 
Le ministre malgache des Affaires étrangères, Ulrich Andriantiana, s’est montré extrêmement reconnaissant envers la COI pour son implication et surtout sa fidélité pendant le processus de sortie de crise et les élections. Il a souligné, au nom de son peuple et du gouvernement de transition, le fait que la COI est « la seule organisation régionale qui n’a pas écarté Madagascar pendant cette difficile période ». Le ministre ajoute qu’il souhaite voir la COI délocaliser certaines activités à Madagascar et  évoque un centre d’information dédié à la lutte contre la piraterie.
 
Le ministre mauricien ArvinBoolell a rappelé que « la COI a pour vocation d’établir des ponts, notamment entre Afrique et Asie et que le précieux travail accompli pendant ces trente années doit servir de tremplin pour que les Etats de la Coi communiquent entre eux d’une seule voix pour se faire entendre du reste du Monde. »
 
 
En marge des célébrations, la Commission de l’océan indien (COI), à l’invitation du gouvernement seychellois, a tenu plusieurs réunions déterminantes pour l’avenir proche de la région indianocéanique
et des ses populations.


L’Union européenne, principal bailleur de la COI, a confirmé à cette occasion son soutien à l’organisation régionale. Le Chargé d’affaires de la délégation de l’UE à Maurice, Guy Samzun, a détaillé à cet effet la nouvelle répartition des enveloppes du 11ème Fonds européen de développement (FED).
La Banque Africaine de développement, représentée par Addison Ernest, confirme aussi son implication auprès de la COI et dévoilera d’ici quelques semaines les montants alloués à la Coi pour des projets liés principalement à l’infrastructure.
La Chine a annoncé qu’elle renouvelle un don de 100 000 USD à la COI. Wang Shiting, directeur général adjoint pour l’Afrique du ministère des Affaires étrangères chinois, exprime le souhait de son pays de participer au développement institutionnel de la COI, dont il a souligné l’efficacité et le rôle de facilitateur.
 
Sur le plan politique, une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres a débouché sur deux décisions importantes : le prochain Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement se déroulera fin juillet aux Comores. El-Anrif Saïd Hassane, le ministre des Relations extérieures de l’Union des Comores et président en exercice de la COI, a obtenu le consensus autour de la candidature de son pays.
 
Par ailleurs, Madagascar, qui n’avait pu prendre la présidence de la COI compte tenu de la crise politique, pourra ainsi honorer ce mandat à la suite de l’Union des Comores lors du prochain Conseil des ministres de la Coi, fin mars ou début avril.
 
Dans la foulée, lors du lancement par Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI, de l’ouvrage « Les Ailes de l’Indianocéanie, plaidoyer de la COI pour une stratégie régionale du transport aérien », les délégations ont débattu des enjeux de la connectivité aérienne.
 
Sur proposition des Seychelles, les ministres de la COI ont accepté l’idée d’une rencontre prochaine des ministres du Tourisme et de ceux du Transport afin de mettre en route rapidement des actions permettant de produire une meilleure connectivité aérienne et maritime.
Jean Paul Adam, le ministre Seychellois des Affaires étrangères a présenté une proposition d’un marché unique du transport aérien pour l’Indianocéanie.
Il n’est en effet pas acceptable, signifiait Jean Claude de l’Estrac, qu’un simple voyage entre les Comores et les Seychelles prenne deux à trois jours alors qu’un vol direct durerait une heure et demie : « Si un ministre peut parfois se le permettre, aucun homme d’affaires ne le tolérera ».
 
La réunion préparatoire à la 3ème Conférence internationale des Nations unies sur les Petits Etats insulaires en développement (PEID), prévue début septembre à Samoa, a permis d’aborder plusieurs questions essentielles : les enjeux de l’économie bleue pour l’immense espace indianocéanique, le mandat de la COI pour la coordination des PEID, la réglementation internationale et les droits de haute mer…