Assises : Luciano Melchior veut bénéficier du doute et conteste avoir tué son bébé

Les jurés doivent se prononcer sur la culpabilité de Luciano Melchior. Ce Portois de 24 ans est accusé d’avoir tué Luna, son bébé âgé de 3 mois, en la jetant sur le sol. Un crime qui avait ému toute La Réunion en décembre 2012.
« Si c’est elle qui a fait ça, pourquoi vous n’emmenez pas le bébé à l’hôpital ? Pourquoi vous ne prévenez pas la police ? », Ces deux questions légitimes de Catherine Leveneur, avocate de la partie civile, sont restées sans réponse. L’accusé se mure dans son silence.
Luciano Melchior, 24 ans, père de la petite Luna, 3 mois, comparait pour le meurtre de son enfant. C’était le 27 décembre 2012 en début de soirée, au Port.
Selon la mère de la petite victime, quand le prévenu rentre dans l’appartement de l’avenue Rico-Carpaye, il est sous effet (Alcool et Rivotril). Melchior, qui ne contrôle plus, se met en colère quand elle refuse de le laisser sortir dans la rue avec le bébé. Il saisit un ventilateur pour la frapper. Effrayée, la jeune mère prend Luna dans ses bras pour la protéger. Ce geste va être le déclencheur du crime. Luciano prend le poupon, le soulève puis le jette sur le sol. Les médecins des urgences vont tenter de sauver Luna jusqu’à 22 heures, mais les blessures sont irrémédiables. Ils ne peuvent que constater le décès.

L’accusé accuse la mère

Tout au long de la première journée d’audience de la cour d’assises, le prévenu a tenté de rejeter la responsabilité du crime sur Cindy. Selon lui, c’est elle qui a jeté sa fille sur le sol.
Une version contredite par la jeune femme et par les conclusions du médecin légiste.
Certes, le praticien ne se prononce pas sur l’identité de l’auteur du meurtre, mais dans ses conclusions il explique que le crâne de la petite Luna avait subi un choc extrêmement violent : « La boite crânienne de l’enfant a littéralement éclaté, présentant de multiples fractures », (Luciano Melchior mesure plus d’1,80 m Cindy tout juste 1,50 m).
L’audience devrait encore durer toute la journée. Après l’audition d’un expert parisien en fin de matinée, la parole sera donnée à la partie-civile, puis à l’accusation et enfin à la défense.
La tâche de Léopoldine Settama, bâtonnière, en charge de la défense de Luciano Melchior sera compliquée. Certes le doute doit bénéficier à l’accusé, mais un doute raisonnable. Les seules contestations du prévenu devraient être insuffisantes.
TOIHIR-PECH