Iles Eparses : 112 braconniers malgaches interpellés. 1 tonne d’holothuries saisis

Les lagons préservés des îles éparses prises d’assaut par les braconniers de Madagascar. Lors d’une opération de lutte contre la pêche illégale dans les eaux françaises, la marine nationale a interpellé 112 braconniers et saisi 1 tonne d’holothuries.
Les militaires chargés de la protection des îles éparses avaient signalé depuis plusieurs semaines une recrudescence de l’activité aux abords de ces îles Françaises du canal du Mozambique. Juan-de-Nova, Les-Glorieuses, Europa et Bassas-da-India ont été transformés en sanctuaires pour la vie marine. Ces trésors attirent la convoitise. La cible des braconniers se nomme l’holothuries ou concombre de mer. En attendant le développement de l’aquaculture, ces animaux sont recherchés dans toutes les mers tropicales pour être vendus sur les marchés Chinois et Indonésiens.
Lors de ce coup de filet, les militaires du Nivôse ont appréhendé 112 braconniers, saisis 95 blocs de plongée, plusieurs dizaines de paires de palmes, des sondeurs et près d’une tonne d’holothuries. Ces animaux morts pour la grande majorité, ont été rejetés à l’eau sur instruction du directeur de la mer sud océan Indien (DMSOI).
 
Un maillon essentiel de l’équilibre maritime
 
A Madagascar de nombreux pêcheurs se sont tournés vers cette manne financière. Des accapareurs chinois parcourent la grande île pour acheter les concombres de mer fumés puis séchés. Seules trois espèces peuvent être consommées crues (Apostichopus japonicus, Cucumaria frondosa, Parastichopus californicus). Des commerçants de la grande île ont également compris qu’ils pouvaient tirer profit de ce commerce. Désormais des tonnes d’holothuries transitent par Tananarive comme le démontre le film de Serge Montagnan et de Franck Molinaro de  l’université de La Réunion.  
Déjà dans ce documentaire réalisé en 2009, les universitaires s’interrogeaient sur l’avenir de cette pêche, son incidence sur l’écho-système et l’urgence de développer l’holothuriculture. Un constat relevé par la préfecture de La Réunion qui rappelle dans son communiqué : « Cet animal contribue à l’équilibre écologique des lagons et à l’oxygénation des océans. Sa disparition par action de pêche massive provoquerait un préjudice irréversible ».