Des crevettes thaïlandaises à l'arrière-goût d'esclavagisme

Des centaines de tonnes de crevettes thaïlandaises sont venues chaque année
La majorité des crevettes que nous consommons viennent de Thaïlande. Selon une enquête du quotidien britannique The Guardian, ces crevettes d'élevage, vendues dans la grande distribution (notamment le groupe Carrefour), seraient nourries avec des poissons pêchés par des migrants réduits en esclavage
Peut-on trouver ces crevettes en France?
L'enquête du Guardian cite le groupe agro-alimentaire français Carrefour. L'entreprise, au même titre que les plus grands distributeurs du monde, comme Walmart, Tesco, se fournit auprès de l'entreprise thaïlandaise CP Foods mise en cause par le quotidien britannique. Interrogé par Europe 1, Carrefour a affirmé"suspendre immédiatement ses achats directs ou indirects auprès de cette entreprise jusqu’à ce que la lumière soit faite". 

Que représente ce secteur pour la Thaïlande ?
La pêche est un secteur économique vital pour la Thaïlande. C'est le premier exportateur mondial de crevettes, rappelle Le Figaroavec 500 tonnes exportées chaque année. La filière pèse 7 milliards de dollars.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture estime que le secteur de la pêche génère 662 200 emplois directement dans les entreprises de pêche et indirectement dans des industries liées. En ce qui concerne les crevettes, l'organisation des Nations unies estime que "la forte demande du marché international a maintenu de l’intérêt pour l’élevage de crevettes destinées à l’exportation". 

Pourquoi le travail est-il fait par des esclaves ?
Le site internet Quartz (en anglais) explique que le taux de chômage est faible en Thaïlande, et donc la plupart des Thaïlandais refusent les emplois mal payés que propose l'industrie de la pêche. Plutôt que de relever le niveau des salaires, les armateurs thaïlandais préfèrent employer des migrants des pays voisins plus pauvres, comme le Laos ou le Cambodge. 

Dans une étude de l'Organisation internationale du travail (OIT) publiée en septembre 2013, de "graves abus sur les bateaux de pêche" avaient été signalés, "décrivant des immigrés illégaux à la merci de violences et du travail forcé",rappelle Le Monde"10 % d'entre eux disaient avoir été battus à bord, et plus de 25 % témoignaient de journées de travail sans fin, avec des astreintes vingt-quatre heures sur vingt-quatre", poursuit le quotidien.
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