Les marchands de sommeil, devenus proxénètes, condamnés à deux ans ferme

Le couple Calixte a été condamné en appel à quatre ans de prison dont deux années fermes. La justice reproche aux sexagénaires de faire fortune sur le dos de la prostitution et d’avoir constitué son patrimoine grâce aux revenus de leurs locataires.  
En entrant dans la salle des pas perdus de la cour d’appel correctionnelle de Saint-Denis, ce matin du jeudi 3 juillet 2014, le couple Calixte voulait obtenir un jugement plus favorable. En première instance, les juges les avaient condamnés à douze mois de prison avec sursis et la confiscation de leur immeuble du Butor. Cette dernière peine avait motivé leur appel.
Une initiative que les sexagénaires doivent regretter amèrement. Les prévenus poursuivis pour proxénétisme sont désormais condamnés à quatre ans de prison dont deux ans ferme et non pas à une saisie, mais à deux saisies d’immeubles.
 
Une fraude fiscale de 700 000 Euros
 
La présidente du tribunal en rendant ce jugement a motivé sa décision : « Les prévenus sont dépourvus de toute valeur humaine. Ils n’ont pas hésité à profiter de la détresse de ressortissantes malgaches notamment, dans l’unique but de se constituer leur patrimoine immobilier ».
Par ailleurs, elle a indiqué que la fraude fiscale commise par les époux Calixte – qui ont oublié de déclarer quelque 770 000 euros aux impôts entre 2009 et 2011- illustrait bien l’absence d’une prise de conscience.
Pourtant les prévenus, déjà mis en garde par la justice, ont constitué un énorme patrimoine. Ils possèdent plus de 100 appartements sur le chef-lieu. 100 logements qu’ils auraient achetés en grande partie grâce à l’argent de la prostitution.
 
Saisie des immeubles
 
Ce jugement fera date. Il indique aux loueurs, profitants des dividendes indirects de cette activité, qu’ils doivent éviter de transformer leurs immeubles, en hôtel « borgne ». Si par hasard l’appât du gain vient à leur faire oublier ce principe alors, ils pourront tout perdre.
Maître Jean-Jacques Morel, avocat des époux Calixte, n’a pas caché sont étonnement à l’issue des délibérés. Ses clients désirent se pourvoir en cassation contre ce jugement qu’ils estiment trop sévère…