Le verdict de la cour d’assises de Seine-et-Marne est tombé vendredi à 21 heures. David Morin a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et non pas pour empoisonnement.
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La cour d'assise de Melun a condamné vendredi David Morin à 15 ans de prison pour administration de substance ayant entraîné la mort de deux femmes sans intention de la donner. Dans la matinée, l’avocat général avait requis trente ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé, 36 ans, pour empoisonnement et viol, précédant, accompagnant ou suivant un autre crime.
Une enfance difficile à la Réunion
Cheveux crépus, jean et veste de sport à l'effigie d'une équipe de football, ce marginal de 36 ans a gardé les yeux baissés et s'est montré plutôt taiseux face à la présidente qui l'a interrogé sur son passé et son enfance "pas très drôle" à La Réunion. "On était dans une case, sans confort. Mes parents buvaient, ils assumaient pas leur enfant", a péniblement raconté cet homme, les yeux embués. "Depuis que j'ai grandi, je suis violent. Mon passé est gravé en moi", a-t-il poursuivi dans un français hésitant teinté d'accent créole.
Une vie de SDF
A 10 ans, il fugue et vivote dans la rue avant d'être placé dans un foyer, puis dans des familles d'accueil jusqu'à ses 18 ans. "La rue ça prévient pas, je suis tombé dedans comme ça. Ca forge une carapace", a ajouté le trentenaire, condamné trois fois pour des petits faits de violence.
Lorsqu'il arrive en métropole en 2005 pour suivre sa compagne de l'époque et trouver du travail, il est déscolarisé et sans diplôme. Il se retrouve à nouveau à la rue avec son chien et fréquente les squats et SDF à Meaux (Seine-et-Marne) jusqu'au moment de son incarcération en 2011.
Il avoue avoir découpé à la scie le corps d’une des victimes
En août de cette année-là, les restes d'une jeune femme prénommée Rachelle sont découverts par des ouvriers qui travaillent à l'entretien d’un aqueduc souterrain, près de Meaux. La veille de son décès, cette femme de 30 ans d'origine africaine avait participé à une fête très arrosée avec l'accusé et terminé la soirée chez lui. Aux enquêteurs, l'accusé explique qu'il l'a découverte au petit matin "suicidée dans sa salle de bain", et que pris "de panique", il a décidé de découper son corps avec une scie, de mettre les restes dans des sacs plastique et de les brûler dans un bois.
Un lien avec un autre décès
Mais l'autopsie exclut une mort par strangulation ou asphyxie et révèle que Rachelle a succombé à une intoxication aiguë due à une surdose de méthadone. Ce qui fait un lien avec une mort antérieure, celle de Delphine, une jeune SDF retrouvée au bord de la Marne en août 2010 et décédée des mêmes causes.
Le dossier rouvert, des traces de sperme de l'accusé seront retrouvées sur Delphine. Et alors qu'il nie dans un premier temps l'avoir vue le soir de son décès, il reconnaîtra finalement avoir eu une relation consentie avec elle, alors qu'ils buvaient des bières au bord de l'eau.
L'accusé, qui n'est pas toxicomane même s'il reconnaît consommer du cannabis régulièrement, s'est toujours défendu de posséder de la méthadone et d'en avoir administré à ces jeunes femmes.
Un homme "impulsif, violent avec un gros appétit sexuel"
Il est "décrit par ses proches comme quelqu'un d'impulsif, de violent, qui a un gros appétit sexuel", a témoigné à la barre Jean-Marc Guiot, enquêteur à la brigade criminelle de Versailles lors des faits.
Le policier révèle par ailleurs que le "petit bassin" de Rachelle ne sera jamais retrouvé parmi les restes carbonisés. "En l'absence de vagin, rectum et anus, il n'a pas été possible de trouver d'éventuelles traces de lésions sexuelles", a-t-il ajouté, regrettant les nombreuses "parties manquantes" à cette enquête complexe.
"Il ne s'est jamais expliqué sur ce fait. Il a toujours dit avoir agi sous la précipitation à cause de la panique", a poursuivi Jean-Marc Guiot.
Connu pour ses infidélités et son usage du rhum mélangé à du cannabis, l'accusé a-t-il mis des substances dans leur verre pour s'attirer leurs faveurs sexuelles ? Le verdict est attendu ce vendredi.
Une enfance difficile à la Réunion
Cheveux crépus, jean et veste de sport à l'effigie d'une équipe de football, ce marginal de 36 ans a gardé les yeux baissés et s'est montré plutôt taiseux face à la présidente qui l'a interrogé sur son passé et son enfance "pas très drôle" à La Réunion. "On était dans une case, sans confort. Mes parents buvaient, ils assumaient pas leur enfant", a péniblement raconté cet homme, les yeux embués. "Depuis que j'ai grandi, je suis violent. Mon passé est gravé en moi", a-t-il poursuivi dans un français hésitant teinté d'accent créole.
Une vie de SDF
A 10 ans, il fugue et vivote dans la rue avant d'être placé dans un foyer, puis dans des familles d'accueil jusqu'à ses 18 ans. "La rue ça prévient pas, je suis tombé dedans comme ça. Ca forge une carapace", a ajouté le trentenaire, condamné trois fois pour des petits faits de violence.
Lorsqu'il arrive en métropole en 2005 pour suivre sa compagne de l'époque et trouver du travail, il est déscolarisé et sans diplôme. Il se retrouve à nouveau à la rue avec son chien et fréquente les squats et SDF à Meaux (Seine-et-Marne) jusqu'au moment de son incarcération en 2011.
Il avoue avoir découpé à la scie le corps d’une des victimes
En août de cette année-là, les restes d'une jeune femme prénommée Rachelle sont découverts par des ouvriers qui travaillent à l'entretien d’un aqueduc souterrain, près de Meaux. La veille de son décès, cette femme de 30 ans d'origine africaine avait participé à une fête très arrosée avec l'accusé et terminé la soirée chez lui. Aux enquêteurs, l'accusé explique qu'il l'a découverte au petit matin "suicidée dans sa salle de bain", et que pris "de panique", il a décidé de découper son corps avec une scie, de mettre les restes dans des sacs plastique et de les brûler dans un bois.
Un lien avec un autre décès
Mais l'autopsie exclut une mort par strangulation ou asphyxie et révèle que Rachelle a succombé à une intoxication aiguë due à une surdose de méthadone. Ce qui fait un lien avec une mort antérieure, celle de Delphine, une jeune SDF retrouvée au bord de la Marne en août 2010 et décédée des mêmes causes.
Le dossier rouvert, des traces de sperme de l'accusé seront retrouvées sur Delphine. Et alors qu'il nie dans un premier temps l'avoir vue le soir de son décès, il reconnaîtra finalement avoir eu une relation consentie avec elle, alors qu'ils buvaient des bières au bord de l'eau.
L'accusé, qui n'est pas toxicomane même s'il reconnaît consommer du cannabis régulièrement, s'est toujours défendu de posséder de la méthadone et d'en avoir administré à ces jeunes femmes.
Un homme "impulsif, violent avec un gros appétit sexuel"
Il est "décrit par ses proches comme quelqu'un d'impulsif, de violent, qui a un gros appétit sexuel", a témoigné à la barre Jean-Marc Guiot, enquêteur à la brigade criminelle de Versailles lors des faits.
Le policier révèle par ailleurs que le "petit bassin" de Rachelle ne sera jamais retrouvé parmi les restes carbonisés. "En l'absence de vagin, rectum et anus, il n'a pas été possible de trouver d'éventuelles traces de lésions sexuelles", a-t-il ajouté, regrettant les nombreuses "parties manquantes" à cette enquête complexe.
"Il ne s'est jamais expliqué sur ce fait. Il a toujours dit avoir agi sous la précipitation à cause de la panique", a poursuivi Jean-Marc Guiot.
Connu pour ses infidélités et son usage du rhum mélangé à du cannabis, l'accusé a-t-il mis des substances dans leur verre pour s'attirer leurs faveurs sexuelles ? Le verdict est attendu ce vendredi.