Trafic de voitures : les vendeurs « marron » toujours en garde à vue

Le gérant, son fils et le garagiste de Nickel V.O sont toujours en garde à vue au commissariat Malartic. Les trois hommes sont suspectés d’avoir organisé ou participé à un vaste réseau de vente illégale de voitures d’occasion.
Nickel V.O, une enseigne sans pas de porte, un commerce sans existence légale, une concession automobile sans garage, ainsi pourrait se résumer l’affaire.
Pourtant en entendant les témoignages des voisins, d’un avocat dont le cabinet est mitoyen des lieux du trafic ou d’anciens clients, difficile d’imaginer que cette affaire ait durée 8 ans.
 
Les plus anciens habitants de la résidence Hanaxagore (Ndlr : résidence située à moins de 200 mètres du tribunal de Saint-Denis) sont formels, le commerce « marron » d’Hanif Nourmamod Tahora a débuté en 2007. Depuis 8  ans, les voitures d’occasion se succédaient sur les parkings alentours et dans les sous-sols de l’immeuble pour les véhicules haut de gamme.

L'ex-beau-frère de Mamod Abasse Mamodtaki 

Quand, le « gérant » de Nickel VO était interpellé par des habitants pour qu’il libère des places de parking, il balayait les remontrances d’un revers de main en se vantant de bénéficier d’une certaine impunité. Une affirmation difficile à ne pas prendre au sérieux tant ce trafic s’effectuait au grand jour à deux pas du tribunal de Saint-Denis.
 
Par ailleurs, le karane inquiétait. Hanif Nourmamod Tahora a été le mari de Sidika Kathoune, la sœur de Mamod Abasse Mamodtaki, le responsable de la tuerie de Fenoarivo en Avril 2001. Certes, il avait divorcé, mais tout le monde savait que le vendeur de voitures gardait des liens étroits avec le milieu des affaires de la Grand-Ile.
 
Le vendeur « marron », son fils âgé de 17 ans et un garagiste ont été interpellés. Les trois hommes sont toujours en garde à vue dans les locaux de la brigade financière à Malartic. Le procureur en charge de ce dossier et les policiers ont procédé à la saisie de 20 voitures et d’un scooter. Des pièces à conviction qui pourraient être vendues par les domaines pour rembourser les services fiscaux et payer les amendes, si les présumés trafiquants sont jugés coupables.

Reportage : Jean-Claude Toihir, Clauude Testa